Ses filles, sa bataille.

Après le départ de sa femme, un homme doit à la fois gérer ses deux filles, sa reconstruction par le biais de cours de théatre, et la vie qui e, dans l'espoir d'un retour.


Je n'ai pas vu Party girl, mais le premier film (co)réalisé de Claire Burger a été unanimement salué par la critique et le public, et là, elle s'occupe de C'est ça l'amour seule, et il en résulte une très grande déception, amoindrie par le portrait touchant qui en est fait de Bouli Lanners.
Pour une fois, il ne joue pas quelqu'un de violent, de désaxé, de fou, mais simplement un homme qui a du mal à s'en sortir, et manque au sens figuré de se noyer. Comment vivre tout en s'occupant de ses filles, l'une qui découvre son homosexualité, et l'autre qui montre à 17 ans un esprit rebelle, cette femme qui est partie pour reconquérir sa liberté, le travail d'assistant social, et enfin, la prise de cours de théatre ? C'est tout l'enjeu entre guillemets du film, dont je trouve tout de même que ça ressemble beaucoup à Nos batailles, sorti quelques mois plus tôt, où un homme devait lui aussi gérer ses enfants en bas âge après la disparition de sa compagne.


Sauf qu'ici, la sauce ne prend pas. Les scènes au théatre sont une caricature de ce qu'on peut reprocher à un certain cinéma français, qui prennent des minutes à expliquer ce qu'on comprend en quelques instants, et au fond, il ne se e pas grand chose. Il suffit d'une scène, celle où Bouli Lanners se sent mal à la suite d'une prise de drogues, pour que ses enfants et son ex-femmes soient à son chevet pour qu'il y ait quelque chose à l'écran. Parce que les filles sont au fond assez évacuées dans l'histoire ; outre ce que j'ai raconté plus haut, elles n'évolueront pas plus.


Mais il faut tout de même reconnaitre que Claire Burger sait très bien filmer, et surtout, je le dis à nouveau, je suis touché par le portrait de Bouli Lanners, une espèce de nounours qui a l'air complètement paumé, et dont la rencontre éphémère avec une autre femme sonne comme une espérance sans lendemain.
Mais sinon, c'est toujours triste de ressortir d'un film aussi déçu, car vu le pedigree de la réalisatrice, son succès critique, je m'attendais à tellement mieux. Du coup, je reste encore attaché à Nos batailles, qui reste un film formidable.

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le 18 déc. 2020

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Boubakar

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