Sorti en 1985 et réalisé par John Hughes, Breakfast Club est l'archétype du teen movie des années 80 et l'un des films les plus emblématiques du genre ... quand on pense à un teen movie, on pense en premier à Breakfast Club. John Hughes était un réalisateur et scénariste très productif dans les années 80 et unanimement considéré comme le sain père des teen movies. Personne d'autre que lui ne traite aussi bien des thématiques qui préoccupent la jeunesse, comme la sexualité, la vie de famille et la scolarité, le tout enrobé dans une ambiance pop très 80's. On lui doit notamment Créature de Rêve, La Folle Journée de Ferris Bueller, mais aussi Une place à prendre avec une Jennifer Connelly à tomber par terre. Il a également officié en tant que scénariste sur Beethoven et Maman, j'ai raté l'avion !
Breakfast Club c'est l'histoire de cinq lycéens, Claire Standish aka "la fille à papa" (Molly Ringwald), Andrew Clark aka "le sportif" (Emilio Estevez), Brian Johnson aka "l'intello" (Anthony Michael Hall), John Bender aka "le voyou" (Judd Nelson) et Allison Reynolds aka "la névrosée" (Ally Sheedy), qui se retrouvent collés la journée entière, un samedi. Ils seront surveillés par le principal du Lycée, monsieur Vernon (Paul Gleason) qui leur donne un travail à rendre, un sujet de dissertation sur "qui êtes-vous ?" et "qui pensez-vous être ?" ... un sujet de réflexion fort intéressant pour des adolescents qui sont justement à la recherche de leur propre identité. Durant cette journée, ils vont donc apprendre à s'écouter, à se comprendre, à s'apprécier et surtout, à accepter leurs différences.
On a tous été concerné par a quête d'identité durant notre adolescence, c'est donc un film qui nous parle à nous tous, même adultes. Surtout que le film va bien au delà de tout ça, il nous questionne sur les maux de notre société et sur comment on s'occupe de nos jeunes. Cette journée en huis clos, c'est l'occasion pour cette bandes d'ados de se confronter à leurs a priori, de remettre en question la glorification de la réussite personnelle et le rejet de la différence, d'aller au delà des apparences. John Hughes rassemble des ados aux profils très différents, certes un peu clichés (le sportif, l'intello ...), mais auxquels ont s'identifie sans mal. Peu de films parviennent aussi bien à montrer le malaise de toute une génération, en proie au doute, à la frustration, au désir et ayant besoin de transgresser les règles établies pour se sentir exister.
Le film s'ouvre sur une citation de David Bowie : "... And these children that you spit on, As they try to change their worlds, Are immune to your consultations, They're quite aware of what they're going through ..." Le ton est tout de suite donné, John Hughes nous informe qu'il faut prendre ce sujet au sérieux. Nous ne sommes pas dans une comédie potache à la American Pie, où on se moque gentiment des ados. Non, ici les ados sont pris au sérieux, leurs problèmes existentiels, de rapport avec leurs parents et de cœur, ne sont pas moqués et tournés en dérision. Non, ici ce ne sont pas les ados qui sont tournés en dérision, ce sont les adultes. De ce fait, le personnage moqué ici, c'est le principal Vernon, un personnage burlesque très drôle et qui dée les limites de l'abus de pouvoir à plusieurs reprises. Les adultes n'ont clairement pas le beau rôle ici.
Bref, Breakfast Club c'est drôle et touchant et ça ne prend pas les ados pour des abrutis. John Hughes c'est un cinéaste sincère, qui traite de sujet légers, mais en les abordant avec sérieux. Qui plus est, même plus de trente ans après, le film n'a pas pris la moindre ride et est toujours d'actualité. Et que vous soyez nés avant, pendant ou après les années 80, peu importe, Breakfast Club est un film universel qui parle à toutes les générations.