Autant le dire tout de suite, je suis un fan absolu de Chet Baker. Ce biopic porte sur la seconde partie de sa vie, sa renaissance artistique à partir de la la fin des années 60. Les quelques ages en noir et blanc faisant référence à sa vie d' "avant" sont bien sentis, quoique trop succincts à mon goût. J'aurais aimé un film sur sa vie entière, ou en tous cas sur la période des années 40/50 qui furent celles de son succès et de sa flamboyance. Une chose dont je me doutais, c'est que ce sacré Chet faisait tâche dans la milieu du jazz, presque exclusivement noir. L’ostracisme dont il a fait l'objet de la part de ses collègues (et concurrents) musiciens est bien exprimé, lui qui sortait avec des femmes noires ... C'était décidément un homme à contre courant de tous les stéréotypes sociaux de son époque, une sorte d'extraterrestre dans un monde qui était inadapté à sa personnalité, à fleur de peau, si fragile et si extrême à la fois. J'ai appris des choses sur sa vie, sur ses rapports avec le milieu du jazz ... sur sa sensibilité, même si Ethan Hawke joue irablement (on sent tout l'amour qu'il porte à l'artiste), il faut écouter sa musique, encore et encore, car, mieux qu'un film, elle transpire toute la sensibilité, le génie, la douleur, la beauté, la mélancolie, la douceur amère, aigre douce, de cet artiste unique.