Suite surprise du film-racine qui installa le found-footage dans les confins du cinéma de genre contemporain, Blair Witch se prend malheureusement les pieds dans son propre dispositif et empoisonne sa source matricielle. Les nouveaux protagonistes épousent pourtant bien la technologie améliorée qui donne vie à la forme, notamment un drone qui se révèle autant repère spatial que moteur de tension. Mais ce parti-pris de mise en scène extrêmement exigeant pour le frisson est ici complètement embourbé dans un environnement sonore abominablement apocalyptique : que cela soit pour une apparition subite, une tente qui s'envole, des arbres qui tombent ou une simple présence étrangère derrière les branches, chaque poussée de frayeur est appuyée par le même bruit explosif, invasif et systématique. Quitte à plonger tête baissée dans le chaos des excès, nous aurions pu avoir une mythologie décuplée, mais non : le scénario ne la creuse que superficiellement, de piètres mystères que l'efficacité enfin brutale du climax ne parvient jamais à nourrir.
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