Black Dog
7.3
Black Dog

Film de Guǎn Hǔ (2024)

Un très beau film, à ne pas rater

Le vent s'engouffre entre les façades craquelées, emportant poussière et cendres. Les traces ténues laissées par les pas s'effacent. Black Dog est une errance, une respiration suspendue entre deux mondes : celui d'avant, dont on s'est arraché, et celui qui viendra, encore trop incertain pour qu'on ose y croire.


Lang revient, mais à quelle fin? La ville qu'il connaissait s'est figée en silence de béton. Immobile, elle s'étire tel un souvenir fané que le temps n'a pas achevé d'. Au détour d'une ruelle, un chien noir. Il aurait dû le chasser. Pourtant il demeure là, à l'observer. Et Lang hésite.


C'est dans cette hésitation que se joue le film. Guan Hu ne cherche pas l'évidence mais capte fragments d'ombre et lumière, laissant la caméra respirer entre deux silences. Il filme le vide tel une présence, le é comme un fantôme familier.


Eddie Peng incarne Lang avec une gravité silencieuse. Il parle peu mais chacun de ses regards en dit trop. Dans son corps, une lassitude ancienne; dans ses gestes, le poids de ce qu'il tait. Il marche sans but, et peut-être ce chien est-il la seule chose qui encore l'ancre à quelque chose de tangible.


Le film ne cherche à expliquer. Il laisse planer, laisse sentir. Comme un écho dans un lieu délaissé, comme un souffle perdurant après l'oubli. Black Dog n'impose rien. Il se fond lentement, tel un rêve dont on ignore s'il fut réel.

8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2025

Créée

le 6 mars 2025

Critique lue 75 fois

5 j'aime

Le-Général

Écrit par

Critique lue 75 fois

5

D'autres avis sur Black Dog

S'il vous plait, dessine-toi un sourire

En marge de l’engouement pour le cinéma populaire, sur le point de devenir le cinéma générant les revenus les plus important au niveau mondial, le circuit indépendant chinois développe depuis...

Par

le 4 mars 2025

30 j'aime

8

Le Chien et le Prisonnier !

J'avoue que j'avais peur de visionner un long-métrage rugueux, froid, cru, cruel et implacable. Alors, je n'ai absolument rien contre ce type de cinéma. Loin de là, car il y a même quelques grandes...

Par

le 11 mars 2025

27 j'aime

5

Black Dog
10

Dogville

Récompensé à Cannes 2024, dans la section Un certain regard," Black dog" impressionne et sidère dès son plan d'ouverture, tant la mise en scène, fluide et dévoilant un paysage vaste et désertique, se...

Par

le 6 mars 2025

25 j'aime

26

Du même critique

Chef-d’œuvre ou exercice de style ...

Paolo Sorrentino ... ce cher poète du spleen napolitain qui filme la vie comme un songe et les songes comme une publicité de parfum hors de prix. Avec Parthenope, il récidive, et le pire, c'est qu'on...

le 13 mars 2025

13 j'aime

4

Comme une veste sur mesure : impeccable mais sans cette imperfection qui la rendrait inoubliable ...

_______Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes: https://youtu.be/EN8RljojZCE_______ Si non:The Insider… Un film d’espionnage signé Soderbergh. Une promesse d’intelligence, d’élégance, et –...

le 13 mars 2025

12 j'aime

2

Comme une messe en latin : fascinant pour les initiés, soporifique pour les autres ...

🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/Vz9_aEPsJHo🔴 Pour découvrir ma critique vidéo complète, copier/coller "cinéma sans fard + Conclave" sur YouTube !👉 Et s'abonner à...

le 28 févr. 2025

12 j'aime

6