Un film sur un sujet important, et sur la difficulté de porter plainte pour violence sexuelle, qui plus est au Japon, et qui plus est contre l'une des personnes les plus importantes du pays.
L'affaire est plutôt intéressante à suivre, et montre un système gangréné. C'est aussi intéressant à suivre dans la manière dont notre protagoniste se met en avant, en montrant son visage, et faisant front, ce qui est plutôt rare dans ce type d'affaire. Cela amène à des dilemmes moraux, comme le fait qu'elle met sa famille en danger, ainsi que les différents témoins. D'ailleurs, je me suis presque surpris à trouver banal les remarques qu'elle recevait, depuis les réseaux sociaux notamment, ou lorsqu'elle lit ce fameux mail. Mais elles sont pourtant dévastatrices et d'une ignominie sans nom, c'est important de montrer la déshumanisation qu'engendre de simples messages comme ceux-là.
Une partie de l'enjeu ici, est d'être un bon exemple, de montrer que l'on peut se plaindre et faire valoir ses droits. Mais justement, les démarches sont longues et pas toujours probantes, où l'on doit faire face à cette boite noire bureaucratique, et on pourrait presque donner raison à toutes les victimes qui restent silencieuses. Malgré des avancées positives, notamment en fin de film, difficile de savoir à quel point elles sont généralisables au système.
Bref, un documentaire qui m'a plutôt plu, dans son sujet surtout, même si je dois avouer que globalement, je ne le trouve pas formellement incroyable, et globalement un peu plat, et il manque parfois de contexte sur les images que l'on voit, notamment lorsque certains politiciens prennent la parole. Se mettre à nu dans un documentaire est un exercice qui peut s'avérer compliqué, mais il en reste quelque chose de fascinant et de très humain, dans son enquête, dans ses interactions avec les témoins et l'enquêteur pour faire avancer l'affaire, parfois déroutantes, parfois émouvantes.
(Vu le 21 mars 2025 en VOSTFR au cinéma)