Riggan, ex-star hollywoodienne célèbre pour son rôle d’homme-oiseau dans des films de superhéros (interprété par Michael Keaton, lui-même connu en tant que Batman chez Tim Burton), espère renouer avec une gloire perdue en adaptant sur une scène de Broadway une nouvelle de Raymond Carver. Le film suit ainsi presque heure par heure les derniers jours précédant la première de la pièce, tandis que Riggan doit faire face à Birdman, son double maléfique, qui le tourmente au moins autant que ses proches ou ses partenaires scéniques.
Pour qui n’a jamais vu un film d’Orson Welles, de Godard ou de Max Ophuls, trois cinéastes auxquels se réfère Iñárritu, «Birdman» peut sembler le sommet de l’audace cinématographique avec ses vertigineux plans-séquences, habilement montés pour donner l’impression que le long-métrage a été filmé d’une seule traite. Malheureusement, si la démonstration technique est comme d’habitude impressionnante chez le réalisateur de «21 grammes» et de «Babel», le fond est toujours aussi faible. Avec ses personnages stéréotypés tout sauf attachants, ses clins d’œil people ou pseudo culturels (de Robert Downey Jr à Roland Barthes!) et une succession de fausses fins plus ridicules que déconcertantes, cet exercice de style a du mal à masquer sa vacuité derrière ces mouvements de caméra hystériques et ces séquences surréalistes tarabiscotées, brillantes mais tellement vaines.
Critique écrite à la sortie du film