Exit la végétation luxuriantes et les étendues désolées d'Amérique Centrale. Retour low-coast dans la campagne anglaise, toute en volutes de brumes, en feuilles humides et en dégradés de gris. Alors qu'un gigantesque vaisseau spatial en forme de patchwork incompréhensible survole l'Europe du Nord et que le monde sombre dans le chaos, deux âmes-soeurs, mais en peine, tentent désespérément de recoller les morceaux pour ne pas finir en pièces.
Le budget n'est certes pas celui de son illustre modèle mais les images sont belles, la tension humaine est palpable, la musique à contre-emploi plante un décor à la Cameron Crowe. Que l'on ne s'y trompe pas : on y parle de gens plutôt que de monstres venus de l'espace, dont on ne verra finalement pas grand chose. L'action est aux abonnés absents : trois coups de feu en tout et pour tout, et pas dans les circonstances que l'on croit. Les accrocs à l'adrénaline en seront quitte pour une déception et une critique assassine. Les autres se laisseront peut-être séduire par l'ambiance triste et contemplative de ce face-à-face amoureux en territoire hostile.
A l'ouest, on le sait, rien de nouveau, mais l'essai est joliment écrit, joliment construit, joliment interprété et joliment twisté. Peut-être un rien trop court. Une jolie surprise l'air de rien, en somme, à laquelle il ne manque qu'un quart d'heure et un peu plus d'audace.
A réserver toutefois aux spectateurs avertis.