“You might be thinking: what the actual fuck?”, Michael Gracey il sera un singe.
Le Better Man est Robbie Williams raconté par Robbie Williams tel qu'il se voit.
Ce biopic musical nous renvoie aux années 80 dans les cités ouvrières du centre de l’Angleterre où le jeune Robert Williams aime se donner en spectacle pour sa mère et sa grand-mère. Recherchant constamment à susciter la fierté de son père, lui-même comédien et chanteur, il subit la blessure originelle de l’abandon quand il le voit disparaître pour plusieurs années. Robert poursuit alors sa quête d’attention, effrayé de ne rester qu'un « nobody ». On suit évidement ensuite la formation de Take That puis ses débuts en solo dans les années 90.
On entre dans l'histoire rapidement avec une claque émotionnelle avant même l'apparition du titre. Bien joué, j’ai apprécié ça. Ça pause clairement les sujets du film : la peur de l’abandon, la peur de la chute une fois au plus haut, la réconciliation.
Bonne idée de remplacé Robbie par le Singe Robbie. Cela permet de se détacher du vrai Robbie Williams, l’histoire racontée n’est pas tout à fait réelle. Singe Robbie joue, chante et danse à l’envie donnant des tableaux très réussis. Au moins 5 ou 6 interprètes jouent Robbie : entre autres Jack Sherran interprète vocalement Robert enfant et Jonno Davies anime la popstar adulte.
Plusieurs séquences dansées et chantées, proches de la comédie musicale sont magnifiquement réalisées se jouant des lumières de la vie nocturne. Les caméras tourbillonnantes autour des performances, comme dans The Greatest Showman, sont envoutantes, j’ai eu plusieurs fois envie de bouger sur mon siège. Des titres emblématiques de Williams, réorchestrés et parfois modifiés, sont à l’honneur mais, justement, tous n'ont pas trouvé leur place. L’animation 3D, par les studios Wētā FX, permet plus de liberté dans les mouvements du héros, notamment la danse, mais pas seulement, et c’est jouissif sans jamais être cartoonesque.
Les performeurs, peu mis en avant au générique je trouve, au chant et à la danse méritent le détour. La séquence avec Raechelle Banno est enchanteresse.
Ce rise-and-fall-and-resurgence movie (no spoil, il a é les 27 ans) pose la question de la recherche infinie de la reconnaissance et de l’amour, qu’à cause d’une blessure d’enfant on est incapable de voir. Dans un périple sombre, la nuit, sous des ciels nuageux, Robbie est celui qui amuse en public, et celui qui s’autosabote en privé. Il faudra inévitablement se coller au déement des élans destructeurs et à la réconciliation.
Malgré un schéma narratif classique, le spectacle est efficace, l’émotion est là, avec une dose d’originalité dans sa forme. A voir sur grand écran.