Etre gamin au tout début des années 90 aura été génial pour au moins une raison: Batman: The Animated Serie. Un monument du dessin animé, le digne successeur du Superman des frangins Fleischer, un bijou de noirceur et d'expressionnisme doublé d'aventures palpitantes. Le genre de série animée qui plaisait non seulement à nous autres chiards mais également à nos parents. C'est donc précédé de ce succès cathodique qu'est sortie Batman: Mask of the Phantasm, le premier long-métrage issu de la série en 1993 et un an plus tard chez nous directement en vidéo.
Réalisé par Eric Radomski et Bruce Timm, Mask of the Phantasm se pare des mêmes atours que la série télévisée dont il est tiré, à ceci près que le budget de 6 000 000 de dollars permet une animation un brin plus fluide, même si l'on est bien entendu loin du clinquant d'un Disney. Toujours est-il que si cela ressemble à première vue à un gigantesque épisode en mieux, le film se suffit cependant à lui-même.
Tout en nous entraînant dans une sorte de règlement de comptes rondement mené, nous présentant le personnage mystérieux du "fantôme" du titre français, Mask of the Phantasm permet surtout de revenir sur le é tumultueux de Bruce Wayne, et surtout sur ses amours contrariés. L'occasion de dépeindre une idylle extrêmement touchante car vouée à l'échec, et d'offrir un personnage féminin complexe et tragique, qui n'est pas sans rappeler celui de Catwoman.
Mené sans aucun temps mort, Mask of the Phantasm bénéficie d'une réalisation solide et d'une animation plus que correcte pour une production de ce genre, parfaitement dans le ton de la série animée. Le travail sur les ombres et les couleurs est impeccable, et on appréciera tout particulièrement le soin apporté à la bande-son et au doublage.
Dommage que le relatif échec du film nous ai privé d'autres aventures animées sur grand écran (les autres seront directement conçue pour le marché de la vidéo), tant Mask of the Phantasm reste une des plus belles adaptations du Caped Crusader tout confondu.