Je suis sorti de ma séance aussi énervé que lorsque je suis sorti de « Beau is afraid ». Vous me demanderez peut-être quel est le rapport entre ces deux films, et je vais vous l’expliquer.
À l’annonce d’un film Barbie réalisé par la grande Greta Gerwig, j’étais curieux, et en voyant le tout premier teaser, j’étais franchement intrigué. Un film sur Barbie réalisé par une ionnée de cinéma et une cinéaste brillante ne semblait pas être une mauvaise idée.
Donc, sur le papier, il y avait moyen d’en faire quelque chose de vraiment bien, et pourtant…
J’ai rarement vu un film s’autodétruire autant (c’est là que le rapport avec « Beau is afraid » entre en jeu). Barbie regorge d’idées, de références et de bonne volonté cinématographique. La mise en scène est extrêmement soignée, visuellement c’est par moments réellement magique, et certaines scènes réussissent même à nous surprendre.
Mais tous ces ingrédients pour une recette réussie sont anéantis à cause du propos du film.
Évidemment, en allant voir un film sur Barbie, on peut s’attendre à ce qu’il aborde des sujets tels que le féminisme, le patriarcat et d’autres thèmes sociaux intéressants, mais qui doivent être traités avec parcimonie et subtilité. Et devinez quoi ? Je pense que Greta Gerwig n’a jamais entendu parler du mot « subtilité ». Pendant deux heures, le film nous assène des propos simplistes, proches du néant, qui ne servent en aucun cas la cause féministe. En gros, le film martèle constamment que les hommes sont bêtes et méchants, tandis que les femmes sont gentilles mais naïves, pour finalement nous dire : « Eh bien oui, c’est ainsi, les humains sont compliqués » merci Sherlock !
J’ai le sentiment que le film aurait pu être une véritable pépite s’il avait montré un peu de nuance, mais finalement, on se retrouve juste avec une belle publicité pour Mattel, ce qui a rendu ma séance très désagréable…
C’est d’autant plus frustrant que sur le plan cinématographique, le film est sublime et parfaitement tenu du début à la fin par Margot Robbie, qui est tout simplement exceptionnelle et indiscutablement la plus grande actrice de sa génération.
Je ne vais pas m’étendre davantage, mais Barbie a manqué une énorme opportunité d’être brillant. J’ai littéralement détesté le film, qui aurait d’ailleurs dû sortir sur Netflix, tant il coche toutes les cases de ces productions aux propos toujours aussi simplistes.