Chanbara touffu et obscur n°576

Ce n'est pas la première fois qu'un chanbara me fait autant souffrir de par la nature très obscure de ses machinations cachées par un scénario volontairement confus. La différence ici, c'est que Gosha laisse le badaud près de 45 minutes la tête sous l'eau, en prenant le soin de ne pas nous donner les clés de compréhension pour qu'on soit totalement paumé devant des scènes d'assaut extrêmement longues. Sur un film de presque 3 heures, c'est quand même particulièrement éreintant, au point qu'on a presque envie de jeter l'éponge dès la première heure. Je veux bien que l'intérêt de "Bandit contre samouraïs" réside précisément dans une sorte de renversement des valeurs habituelles, les gentils samouraïs contre les méchants bandits, mais d'une part ce n'est pas la première fois que le cinéma japonais nous gratifie d'un tel regard (surtout pas aussi tardivement, en 1978), et d'autre part c'est un semi-supplice que de suivre autant de péripéties sans comprendre ne serait-ce que la moitié de ce qui se trame. Frustration énorme en tous cas en ce qui me concerne, alimentée dès le début, constituant le carburant à un désintérêt progressif qui malheureusement contaminera tout le reste.


J'ai presque envie de mettre de côté la lutte entre Kumokiri Nizaemon (le chef des bandits, joué par Tatsuya Nakadai, dont le nom est le titre original du roman adapté ici) et Shikibu Abe (interprété par Matsumoto Hakuō, davantage connu pour son travail au théâtre kabuki). Un samouraï déchu, qui devient le chef des brigands, dans le but de se venger, avec beaucoup de révélations à la clé, même si je n'ai pas tout compris et de très loin... Ce n'est pas super original, mais en réalité même la lutte acharnée entre les deux factions est en réalité entachée d'une enveloppe esthétique très disgracieuse. Que ce soit la musique, avec parfois des bruitages étonnants (pas dans le bon sens de la surprise), ou l'image (des couleurs qui rappellent le fait que les années 80 ne sont plus bien loin), les obsctacles sont nombreux et on a tout le loisir de s'y focaliser, étant donnée la brume scénaristique qui occupe la première heure. Bof. Trop cryptique pour moi, en dépit de la double ration de bastons élégantes et sanglantes.

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le 16 oct. 2023

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Morrinson

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