A sa sortie d'un centre de détention pour mineurs, le héros de Baby comprend vite que sa véritable famille l'a renié et qu'il va devoir une trouver une autre. Pas simple lorsqu"on est gay et que la violence de São Paulo na laisse guère de choix. Entre prostitution et trafic de drogue, le deuxième long-métrage de Marcelo Catano ne tombe heureusement pas dans le voyeurisme malsain mais s'efforce en revanche de raconter un apprentissage de la vie, à la dure, et la recherche d'une figure paternelle, qui n'est pas incompatible avec celle des voies du désir. Baby n'est pas un film confortable dans son réalisme social assez abrupt même si, ça et là, quelques trouées de tendresse, voire d'espoir apparaissent. C'est la relation entre ses deux personnages principaux, à la fois profonde et toxique, qui nourrit le film, dont on peut, malgré tout, regretter une étoffe narrative trop mince, voire même étriquée, et offrant peu de possibilités de souffler. Édifiant, pas nécessairement neuf dans son propos et ses situations, Baby n'est pas le genre de film à enthousiasmer de prime abord, car presque systématiquement âpre, mais il va au bout de sa logique et propose même un dénouement qui refuse l'accablement.