Autant en Emporte le Vent représente une invitation difficile, une entrée dans un cinéma faste, mais long, flamboyant et excessif et dont le point de vue sudiste pourrait peut être en déranger quelques uns, mais si on y adhère, alors l'oeuvre peut se révéler d'une très rare puissance et dramaturgie.
Il représente même une grande partie de ce que je cherche dans le cinéma, une longue et belle histoire, des personnages forts et un contexte ionnant. Pourtant, ce contexte, aussi intéressant soit-il, donne l'impression (enfin ce n'est pas qu'une impression) d'être une vision purement sudiste regrettant que la vie d'avant la guerre de Sécession soit emportée par le vent. Il faut donc accepter de voir cette histoire par le prisme de cette vue-là, qui devait être partagée par de nombreuses personnes lorsque le livre est sorti.
Ce jeu de Je t'aime moi non plus est traité avec une grande puissance, une dramaturgie forte et une ion enflammée, le tout dans l'ambiance à la fois chaude du sud et chaotique de la Guerre. L'amour est au cœur du long-métrage de Victor Fleming, réalisateur officiel d'une oeuvre qui doit bien plus à David O. Selznick. Les deux portraits dressés sont ionnants, et surtout vecteur d'émotion, avec une opposition forte, où chacun sera bouleversée par cette guerre, le tout avec le contexte des modes de vies d'alors.
Cette époque emportée par le vent est rendue plus qu'intéressante, que ce soit grâce à la qualité d'écriture ou de mise en scène, où l'on est emporté dans une ambiance totalement prenante, ne laissant jamais indifférente où toute les émotions vont secouer les personnages, ainsi que les spectateurs. Autant en emporte le vent bénéficie aussi d'une remarquable et immersive reconstitution, ainsi que d'une photographie magnifique et un technicolor de toute beauté et flamboyant, participant pleinement à l'ambiance de l'oeuvre.
La force de l'oeuvre vient notamment de ses personnages, que ce soit Scarlett O'Hara, complexe, boudeuse ou encore semblant insensible ou Rhett Butler, à la fois et cynique et pragmatique. Le jeu du chat et de la souris installé entre eux deux en devient même fascinant, tandis qu'ils nous vivre les émotions. Clark Gable est extraordinaire, c'est LA classe incarnée et s'approprie de merveilleuse manière son personnage, pendant que Vivien Leigh, au sommet de sa beauté, en fait de même. L'alchimie entre les deux est excellente tandis que les seconds rôles sont souvent aussi très bons, à commencer par Leslie Howard et Olivia de Havilland.
Demeurant toujours le film le plus vu au cinéma dans l'Histoire, Autant en emporte le vent traverse le temps et garde toujours un pouvoir de fascinant, notamment par le biais du contexte de l'oeuvre, mais surtout de deux personnages et comédiens inoubliables et vecteur de nombreuses émotions.