Je ne comprends guère la réputation de nanar de ce film.
La chronique de nanarland n'a déjà pas été trop méchante. Ensuite, j'aime bien les films de Martino (enfin j'en ai vu pour le moment 5 des années 70), et je regarde mes films principalement en anglais, seul et sobre.
Et surtout avant j'ai vu ce film ultra acclamé, l'autre dans le titre ressemble à "inepte" avec des rêves dans le rêve du rêve du rêve du rêve du rêve du rêve du rêve... pompeux et inefficace, et ou déjà Marion Cotillard était nulle pour mourir (encore plus que quand son personnage vit).
Donc, revenons à notre mouton Cyborg, qui ne le sera plus (mouton, pas Cyborg) en refusant de tuer.
La première partie nous présente une dystopie très proche du monde actuel (le budget en est en bonne partie responsable) avec des effets minimums : mis à part le panneau du scientifique Cassandre "You have no future", la pluie acide et quelques tenues vestimentaires, on est bien dans les années 80. Mais Martino privilégie déjà l'action avec la tentative d'assassinat.
Après la scène de la pluie d'acide, nous changeons complètement de registre, avec une partie plus typée Western. Le tournage s'est fait en Arizona, dans une région photogénique (c'est drôle à noter que c'est durant l'agonie financière et esthétique du Bis italien que ce sont faits le plus de tournages directement en Amérique). Nous avons droit à un héros solitaire, taiseux et au é trouble, un taudis dans le désert (ici un motel crasseux) et plein de méchants foies jaunes.
Martino comptabilise un certain nombre de tics du cinéma (romance impossible qui triomphera, traque du héros par des méchants qui ne laissent pas de témoins, grand méchant capitaliste, vilains prolos (ici des routiers), course poursuite, fusillades...) entre savoir-faire et roublardise. Sans faire de ce film du Kubrick, il réussit à créer un bon divertissement regardable, sublimé par les thèmes de Simonetti. Il y a même une réplique, l'ultime, qui sort du lot : "Paco Querak a-t-il jamais existé?" qui évoque la métaphysique des futurs hommes bioniques.
A noter encore, les effets spéciaux de Stivaletti : la fameuse scène de réparation tirée de Terminator, mais aussi les sorts de l'autre Cyborg et du grand méchant, pour les amateurs d'action et d'un peu de gore.
Mais il y a des défauts importants à relever : une enquête du FBI très molle (avec des dialogues affligeants qui sont sans doute drôles en français et expliqueraient une partie de sa mauvaise réputation), des parties de bras de fer ennuyeuses sur le même principe : Paco (sans doute plus Diesel qu'Atomique comme Cyborg) frôle la table tout de suite avant de progressivement remonter sur son adversaire (sachant qu'au départ ce film devait être bien plus proche d'Over the top, on a évité le pire!) et quelques problèmes au niveau de l'interprétation.
A propos de cet ultime point, sachant que le héros est une véritable "machine" qui découvre les sentiments, l'interprétation granitique de Daniel Greene n'a guère été gênante pour moi. Il lui est même arrivé d'être expressif par moment.
Pour moi, c'est donc une vraie bonne série B, qui ne tient pas la route face au Masque du démon, mais qui ne mérite pas à ce point sa mauvaise réputation.
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