Obélix lance un menhir faramineux sur le druide du village ; il devient subséquemment amnésique et inhéremment il oublie aussi la formule de la potion magique.
Cette transposition animée, conglomérat des substrats narratifs Le Combat des Chefs et Le Devin, s'avère être une proposition filmique d'une facture indéniablement soignée. L'intrigue, quoique s'appuyant sur des fondations préexistantes, parvient à distiller une atmosphère par moments d'une tension palpable, s'éloignant ainsi des tonalités résolument badines des précédentes itérations sur celluloïd.
On ne saurait er sous silence la métamorphose pour le moins inattendue du vénérable druide Panoramix, dont l'esprit semble subitement frappé d'une sénescence précoce et déroutante. De surcroît, l'espièglerie gauloise se manifeste par d'amusantes, quoique légèrement cruelles, expérimentations pharmacologiques sur des cohortes romaines infortunées, transformées en cobayes gustatifs pour des mixtures aux effets incertains.
L'apparition de Prolix, cette aigrefine augure aux prédictions d'une simplicité confondante – à l'instar de l'aphorisme météorologique « après la pluie viendra le beau temps » –, confère à l'œuvre un antagoniste d'une étoffe considérablement plus complexe que les habituels punching-balls. En effet, ce personnage retors ne se contente pas d'encaisser stoïquement les rixes habituelles, mais déploie une fourberie insidieuse qui le hisse au pinacle des vils séides ayant croisé le chemin de notre irréductible duo.
Néanmoins, il convient d'émettre un bémol à cet enthousiasme mesuré. Hormis les séquences précitées, l'hilarité intrinsèque qui caractérise habituellement les tribulations astérixiennes semble ici quelque peu en sourdine, laissant une impression générale d'un divertissement certes honorable, mais dont le potentiel comique n'est pas pleinement éclos.
Bref, Astérix et le Coup du menhir constitue une adaptation qui, malgré une certaine retenue dans l'effusion comique, n'en demeure pas moins une production estimable, enrichie par une ambiance parfois plus ombrageuse et un antagoniste d'une matoiserie particulièrement réussie.