"Apparences" est un exercice de style, que "Zemeckis"assume parfaitement comme un thriller hitchcockien modernisé, sous forme d'hommage à la sauce technologique moderne. Mais c'est sans aucun doute la forme la plus noble de l'exercice de style. Avec une maîtrise fabuleuse, au fil de deux bonnes heures envoûtantes, le cinéaste distille l'angoisse plutôt que se reposer sur les jump scares (rares), et profite du terrain du film de genre pour laisser sa caméra s'envoler.
Plans au-delà du réel, jeux de miroirs et d'ombres, mouvements incroyables dans le même esprit que "Panic Room de Fincher" qui sortira quelques mois après : "Apparences" rappelle que "Robert Zemeckis" a toujours été un explorateur des effets spéciaux, qu'il utilise ici pour encadrer le suspense avec une efficacité remarquable (le contre-plongée sur les clés, filmée sous un sol transparent).
Le cinéaste prend un plaisir réjouissant à illustrer ce scénario abracadabrantesque pour le remplir et habiller ses faiblesses, avec un sens du rythme fabuleux, aussi bien dans les frissons que l'adrénaline. Il étire à l'extrême une scène de baignoire silencieuse, où l'héroïne est immobile, pour créer un suspense de pur cinéma, puis emballe un final spectaculaire, où Claire fuit la maison en voiture (découpage ultra-précis et musique tonitruante).
De chaque plan, la magnifique "Michelle Pfeiffer" porte tout le film sur ses épaules avec un talent d'une évidence irrésistible.