Les avancées technologiques des prochaines années rendront-ils la mort des êtres aimés plus ables et, partant, le deuil moins douloureux, surtout en cas de décès accidentel ? Le point de départ de Another End est fascinant, parfait pour un récit légèrement dystopique où l'humain semble être l'essentiel, bien plus que la représentation d'un monde nouveau, lequel, en l'occurrence, semble composé de deux seules couleurs : le bleu et le beige. Mais d'emblée, le film entretient une certaine confusion et l'approfondissement du sujet évoqué plus haut ne semble pas préoccuper plus que cela le réalisateur, Piero Massina, qui mise trop sur son esthétique et sur un prolongement aseptisé des bases de son scénario. Et que dire du twist final, censé nous faire sursauter, dans une mauvaise imitation de Shyamalan ou de Amenabar, ? La construction narrative, déjà fragile, s'écroule sous ce dernier effet de style qui confirme l'artificialité de l'ensemble. Gael Garcia Bernal et Bérénice Béjo ne sont pas à blâmer, réussissant tout de même à nous intéresser mollement au récit filandreux. L'actrice norvégienne Renate Reinsve se distingue bien davantage mais son rôle aurait mérité d'être étoffé et même mis au premier plan.