Anna Karénine est un de mes romans favoris et des nombreuses adaptations cinés que j'ai vues aucune pour l'instant m'a pleinement convaincu. Celle de Joe Wright ne fera pas exception à la règle.
Pourtant a-priori, filmer le tout comme une pièce de théâtre n'était pas une si mauvaise idée que cela. Au moins, cela avait le mérite de donner un cachet d'originalité à l'ensemble. Mais le problème c'est que le traitement de l'intrigue et des personnages en devient très vite superficiel.
Pour les personnages, on ne peut qu'en partie le mettre sur le compte de ce traitement car le faute en revient aussi à des erreurs de casting, qui sont exceptionnellement nombreuses. Keira Knightley n'a pas suffisamment de talent pour incarner un rôle aussi complexe que celui de l'héroïne tragique de Tolstoï, se contentant ici de faire ses deux ou trois expressions habituelles. Et le fait qu'on croise parmi les seconds rôles, l'excellente Ruth Wilson, actrice capable d'endosser avec brio des rôles totalement différents, fait regretter que ce ne soit pas plutôt elle qui ait joué le rôle à la place. Autrement, Domhnall Gleeson en Lévine (à noter que l'intrigue en parallèle avec le personnage de Lévine aussi importante dans le roman que celle avec Anna Karénine, et qui est ma préférée, est ici quasi-négligée !!!) manque de charisme. Mais la plus grosse erreur est sans conteste celle d'Aaron Taylor-Johnson dans le rôle de Vronski. Outre qu'il est affublé d'une perruque totalement ridicule, celui-ci n'a absolument pas la prestance pour incarner le rôle. Il est bien meilleur quand il se fait chopper la vedette par Chloë Moretz dans Kick-Ass. Et le fait qu'il n'est pas la moindre alchimie avec Keira Knightley n'aide pas non plus évidemment.
Au niveau des quelques rares bonnes surprises, on peut souligner tout de même la présence d'Alicia Vikander qui est un bon choix pour le rôle de Kitty mais ce dernier est très (trop !!!) secondaire. On pourra dire la même chose de Jude Law, en mari de l'héroïne, là c'est à peine s'il ne fait pas que de la figuration.
Finalement, on ne peut que faire cette constatation : il est indubitable qu'Anna Karénine est et restera uniquement un des plus grands chefs d'oeuvre de toute l'histoire de la littérature.