Engager une nourrice est toujours une gageure. Mais à la mort de sa femme, Arnaud n’a eu d’autre choix que d’employer Gloria pour s’occuper de sa toute jeune fille Cléo. Malgré le deuil qui plane, la gamine et la nourrice capverdienne nouent une relation fusionnelle, à tel point que l’enfant ne peut accepter le départ contraint et définitif de sa seconde mère pour son pays natal. Pour apaiser le chagrin de Cléo, Gloria propose d’accueillir la fille le temps d’un été au Cap-Vert, au milieu de sa première famille qu’elle avait quittée pour la . En posant sa caméra à hauteur d’enfant, Marie Amachoukeli dévoile un récit intime et initiatique sur la perte déchirante d’un parent et les morceaux de soi qui semblent se consumer avec. Au milieu de l’archipel volcanique qui devient l’horizon de Cléo tant que Gloria y vit, la nourrice et l’enfant doivent réapprendre la nature des liens qui les unit véritablement. Aux côtés des enfants biologiques de la capverdienne, jaloux de cette enfant usurpatrice et méfiants envers cette mère qui avait disparue, Cléo doit affronter les démons qu’elle ne savait même pas enfouis. Reliées par une poignée de douces séquences de peinture animée, les étapes de la séparation de Gloria et Cléo nous rappellent avec poésie que si l’amour ne connaît pas de sang, il demande temps et attention.