Lorsque j'avais vu le court-métrage de Du Welz proposé avec Alleluia, j'avais expliqué que c'était la première fois que j'avais vu quelque chose du cinéaste belge. Sauf que ma mémoire m'a joué un sacré tour puisqu'il s'agissait bien du deuxième film que je voyais du réalisateur, ayant totalement omis que Vinyan était signé par l'homme du plat pays.
Ce mea culpa é, je découvre donc un second long-métrage de Du Welz, qui s'inspire librement d'une histoire de meurtres survenue aux Etats-Unis dans les années 40 perpétrés par un couple d'Américains qui s'en prenaient à des femmes, dans le but de leur soutirer de l'argent. Les tueurs répondaient généralement aux petites annonces de femmes seules.
L'oeuvre de Du Welz me semble une nouvelle fois bien s'inscrire dans l'univers du cinéaste et on y retrouve son identité: des personnages en marge de la société, un peu voire carrément tordus, une histoire d'amour bizarre qui entraîne les ions les plus folles et un déchainement de violence sans précédent. Une histoire qui fait perdre pied à deux personnages qui semblent être à la fois les manipulateurs et les manipulés. Un homme et une femme qui s'aiment et qui se font du mal, des personnes qui ne peuvent vivre ensemble mais dont on sent qu'ils pourraient à tout moment s'en prendre l'un à l'autre aussi. Un amour qui est dévastateur et ravageur et dont personne ne sortira véritablement indemne.
Si l'oeuvre n'est pas parfaite et sombre parfois dans un malsain un petit peu mal dosé, le cinéaste sait prendre de la distance nécessaire sur certaines séquences. Il y a encore un joli travail sur la photographie du film, notamment pour certaines séquences de meurtre. Parfois, on ressent un peu une influence du genre Giallo chez Du Welz, sans jamais, du moins j'en ai cette impression, y coller totalement.
C'est une oeuvre intéressante, plutôt réussie, qui permet aussi de me faire découvrir pour la première fois Laurent Lucas dans un film. Hélène Noguerra est plûtôt intéressante également. Le duo en tout cas fonctionne bien à l'écran.