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3 – Alien, le 8ème ager (1979) – Action en 2122
4 – Alien Romulus (2024) – Action en 2142
5 – Aliens le retour (1986) – Action en 2179
Puis, en option
6 – Alien 3 (1992) – Action en 2179
7 – Alien, la résurrection (1997) – Action en 2379
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Voir Alien le huitième ager après avoir visionné les deux préquelles laisse une autre impression au spectateur que celle obtenue en regardant le film seul, sans le relier à quoi que ce soit.
Si je remets cet Alien dans son contexte de 1979, le film arrive deux ans après le phénoménal Star Wars (1977) dont l'histoire était bien gentillette, où ça se bagarre sec mais où le Bien triomphe sans trop de difficulté du Mal. Là, chez Ridley Scott, on est aussi dans un film de SF où une équipe effectue une opération commerciale et de routine de transport d'une cargaison de minerai. D'ailleurs, comme dans toute opération de ce genre, le principal sujet, c'est le retour à la maison avec une bonne paye et le maximum d'indemnités pour cette vie de con. C'est nettement moins glorieux que Star Wars où on doit sauver le monde d'une affreuse dictature. Mais, voilà, l'opération de routine se transforme en cauchemar absolu, dans le huis-clos d'un navire au milieu des espaces intersidéraux où aucune échappatoire n'est possible et où l'équipe ne comprend pas vraiment ce qu'il se e ni qui est cet alien.
Mais, dans ma façon de procéder, à visionner les films dans l'ordre chronologique, j'ai une cartouche d'avance et apprécie différemment ce qu'il va se er. Ridley Scott m'a habitué à voir le même schéma d'aventure dans les deux préquelles et le film, donc je ne suis pas surpris (de toute façon, je n'ai pas à être surpris puisque j'ai déjà vu le film).
Et je trouve que tout s'emboite bien. Dans Prometheus, c'est une mission exploratoire qui foire. Dans Covenant, les choses ont évolué puisqu'on envisage de coloniser une planète mais l'aventure foire toujours sans que personne sur Terre n'en soit informé réellement …
Dans "le huitième ager", les choses ont encore évolué, on peut supposer que les planètes ont fini par être colonisées puisqu'on est désormais dans une routine commerciale. Et l'aventure va à nouveau foirer. Là on finit par comprendre qu'il y a une planète maudite qui avait connu jadis une civilisation très avancée et qui a été détruite par ces bestioles dont on ne sait toujours rien (ce sont des aliens) et qui ne s'appellent pas encore des xénomorphes. D'ailleurs, l'équipage découvre et, n'étant pas spécialement formé pour réagir correctement, il met du temps à visualiser à quoi ressemblent les bestioles.
Le problème de la technologie des vaisseaux : là, ça coince un peu mais je vais quand même m'en sortir. C'est sûr qu'au moment où sortent les préquelles (2012 et 2017), la technologie est ée au numérique et à la miniaturisation tandis qu'en 1979, il y a des ordinateurs, certes, énormes avec des verrines et des boutons voire même des TPL (tourner-pousser-lumineux). Il n'y a pas encore d'interface ergonomique puisqu'on travaille directement sur le disque (MS-DOS) avec des lignes de commandes qu'il faut taper …
Alors que les deux vaisseaux des préquelles sont super bien équipés, vingt ans plus tard, le Nostromo accuse un peu de vieillerie. Mais c'est normal !!! Finalement, c'est comme toujours. Pour une mission délicate, pour une première mission, on met les moyens car on ne sait pas anticiper les difficultés. Mais pour une mission de routine lambdaesque où on doit ramener un chargement de minerai, je vois bien le patron rechigner à investir dans un vaisseau rutilant. D'ailleurs, on voit bien que c'est comme pour les primes, faut discuter pour pouvoir les toucher. Donc, pas si étonnant que le Nostromo soit encore équipé avec une vieille technologie fiable, certes mais sans luxe (dispendieux)
Un autre souci concernait les robots. Je ne me souvenais plus du personnage de Ash, l'officier scientifique. Et je me disais que Ridley Scott n'avait pas imaginé d'androïde en 1979. Dans les préquelles, je me faisais la réflexion que la conception des androïdes évoluait d'un film à l'autre. Et j'étais prêt à imaginer une raison qui faisait que, pour le Nostromo, le patron en avait fait l'économie. Et puis, crac, il y a Ash dont on met en évidence sa nature d'androïde et surtout sa finalité qui est de ramener sur terre une des créatures. C'est même un objectif prioritaire qui e avant tout le reste. Dans les préquelles, on a aussi un comportement analogue (confidentiel) chez les robots.
Alors, la question de confiance va être de me demander pourquoi, malgré tout, je vais être, quand même, amené à mettre une note légèrement supérieure au "huitième ager" ?
Ben, d'abord, la distribution du "huitième ager" me semble supérieure à celles des préquelles. On est moins dans le stéréotype et plus dans des personnages réels, ancrés dans une réalité, aux prises avec les difficultés. En particulier, Sigourney Weaver y compose un personnage complexe. Un peu dans la retenue au début puisque "coiffée" par un capitaine. Dès lors qu'elle doit le remplacer au pied levé, elle développe un vrai personnage de chef. Et dans la scène finale, elle a su composer avec la peur.
Et puis, je mesure – encore une fois - que l'explicite n'est pas toujours synonyme d'efficacité. Il y a beaucoup moins de scènes gore ici par rapport aux préquelles, on détaille moins l'alien qu'on voit mal, qui se cache, dont on devine une intelligence diabolique. Et, devant l'inconnu, l'angoisse du spectateur est à son maximum. La dernière scène, même stylisée, est un véritable soulagement.
Et pour terminer, que dire de "Maman", l'ordinateur de bord qui veille – tendrement – sur le vaisseau et surtout sur l'équipage. C'est bien plus chou que HAL dans "2001" !