James Bond Junior

Destiné avant tout aux adolescents fanatiques d'aventures pouvant leur arriver un jour, ce premier opus d'une nouvelle saga qui ne suivra jamais n'a malheureusement rien d'original (le gamin espion a déjà été fait avec Cody Banks) et rien d'innovant autour de cette histoire bien évidemment improbable où incohérences et facilités s'enchainent à toute vitesse. Scénarisé par l'auteur des romans, Anthony Horowitz, qui modernise, raccourcit et adapte son histoire britannique au public américain, Stormbreaker suit l’enrôlement d'un gosse de 14 ans par le MI6 qui souhaite en faire un agent infiltré pour mettre à jour un méchant businessman dont le nouvel ordinateur est suspecté de contenir un dangereux virus. Gros coup de bol pour le MI6, puisque le jeune Alex est déjà un as de la bagarre, de l'infiltration et des sports extrêmes.


Hélas, confiée au téléaste britannique Geoffrey Sax (dont l'unique long-métrage était à l'époque La Voix des morts, peu expérimenté en blockbuster donc), l'adaptation manque de punch, de savoir-faire. Résultat, outre une poignée de séquences d'action sympathiques, nous aurons affaire à des incrustations visibles, des CGI approximatifs et une DA numérique boursouflée. On pensait ne pas s'ennuyer face à cet ado blondinet, beau gosse et habile à tout faire (TOUT), c'est raté. Dans le rôle-titre, la jeune tête à claque Alex Pettyfer peine à ne pas se la péter et à être tout simplement bien dirigé, pareillement pour le reste du casting, rendant le long-métrage au mieux comique (l'affrontement burlesque entre Alicia Silverstone et Missi Pyle) au pire navrant (les maquillages déplorables orchestrés sur Mickey Rourke ou Andy Serkis, d'un ridicule affligeant).


Outre une interprétation peu reluisante et un scénario classique reprenant plutôt fidèlement son aîné littéraire à quelques écarts près, le long-métrage nous entraine dans une aventure mal rythmée bourrée d'action mal cadrée et d'effets spéciaux mal torchés, le metteur en scène n'arrivant jamais à exploiter le flegme britannique ou l'hommage appuyé au héros créé par Ian Fleming. Plus proche du téléfilm de Noël qui e sur M6 que du blockbuster estival mémorable, Stormbreaker loupe clairement le coche et ce malgré son casting quatre étoiles et les quelques caméos qui le complètent (Ewan McGregor, Robbie Coltrane, Stephen Fry...). Vous êtes prévenus.

3
Écrit par

Créée

le 10 avr. 2019

Critique lue 592 fois

2 j'aime

3 commentaires

MalevolentReviews

Écrit par

Critique lue 592 fois

2
3

D'autres avis sur Alex Rider : Stormbreaker

Critique de Alex Rider : Stormbreaker par Caine78

Calibré, lourd et se contentant de reprendre pauvrement les codes du film d'action à l'américaine, avec pour seul « nouveauté » un héros jeune permettant au public adolescent de se reconnaître, cet...

Par

le 29 mars 2018

3 j'aime

Un jeune espion comme seul recours.

Alex Rider est le personnage principal d'une série de romans d'espionnage portant son nom et imaginé par Anthony Horowitz. Il s'agit des aventures d'un jeune orphelin effectuant des missions au...

Par

le 26 juil. 2017

3 j'aime

Critique de Alex Rider : Stormbreaker par DanielOceanAndCo

Ce cousin britannique de Cody Banks ne vaut à peine mieux que ce dernier. Le film manque de rythme et le comédien qui interprète Alex Rider manque de charisme. Seuls quelques seconds rôles de luxe...

le 25 nov. 2021

2 j'aime

Du même critique

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10