Albator... toute ma jeunesse et personnage ô combien fascinant, avec son allure unique et son grade de Pirate de l'Espace.
A mon sens, sa meilleure représentation aura été la série Albator 84, notamment plus abouti que la première version et le film L'Atlantis de ma Jeunesse en est le prologue, expliquant quelques points et posant le contexte de l'histoire.
Le postulat de base est d'ailleurs en lui-même totalement ionnant, se déroulant à l'aube du 31ème siècle, on y trouve une Terre envahie et réduite à l'esclavage par les humanoïdes, où seule une onde radio tente de se rebeller, et c'est là qu'intervient Albator. L'histoire est d'une immense richesse, tout comme les personnages, et ils sont tout simplement ionnants à suivre. C'est là l'une des plus grandes qualités de cette franchise, de vrais figures arrivent à exister (et bien plus que ça) malgré l'imposant charisme d'Albator.
Alfred, Esmeralda, La Rose... ils sont tous aussi intriguants qu'attachants pour les bons, face à la cruauté des mauvais, dans ce combat dont le manichéisme n'est jamais lourd ou dérangeant. Ils véhiculent des émotions et des valeurs, on se prend d'affection pour eux et on est prêt à les suivre dans la galaxie toute entière, tandis que leurs rapports et évolutions sont très bien écrits et surtout retranscrits, tout comme les voix-off.
Il y a dans cette oeuvre un vrai romantisme, une ambiance prenante et désespérée capable d'en faire oublier les quelques potentiels failles (quelques excès dans les réactions, des arrières plans qui sont parfois un peu trop stoïques...). On est immergé au cœur de cette aventure au point de ne plus penser au reste, et c'est en partie grâce à la mise en scène d'Hirokazu Onaka, combinée à la remarquable bande-originale, d'une grande force et beauté et tout simplement l'une des meilleures que j'ai pu entendre dans un film.
On dénote aussi un grand nombre de bonnes idées, tant dans les graphiques que dans certains éléments scénaristiques. C'est souvent sombre et désespérée, comme dans toute bonne oeuvre post-apocalyptique (ou presque), et, à l'image du flash-back, initial, les dessins sont sublimes et participent à l'atmosphère dure, noire, mature et triste du film. Tout est magnifiquement mis en scène, que ce soit les planètes, les vaisseaux ou la terre et de nombreuses séquences sont mémorables à l'image du final, de la révolte ou encore de la rencontre entre Albator et Alfred.
Tomoharu Katsumata signe avec Albator 84: L'Atlantis de ma jeunesse une oeuvre tout simplement ionnante et d'une rare noirceur, teinté d'une certaine mélancolie et d'un romantisme prenants et émouvants. On y découvre les prémices de ce personnage ô combien fascinant et de ses acolytes, le tout avec une bande-originale d'une rare puissance et des dessins souvent aussi sombres que sublime.