Le Netflix Cinemerdic Universe est de retour avec Ad Vitam, un film qui emprunte au thriller, à l’action, à la comédie dramatique, mais qui n’est finalement pas grand-chose. Le résultat est plus proche d’un épisode du Jour où tout a basculé, avec ses bruitages stéréotypés et son jeu d’acteur bancal. On a l’impression de regarder un TikTok pendant 1h30, c'est affreusement long et dénué de sens.
Tout d’abord, je dois dire que je ne comprends pas l’intérêt de ce film, si ce n’est d'essayer d’humaniser les membres du GIGN. Guillaume Canet tente d’incarner un ancien membre du GIGN à la recherche de sa femme kidnappée par des méchants.
Ce film m’a donné envie de m’inscrire au GIGN ; moi aussi, j’ai envie de faire des barbecues, la fiesta dans les bars et d’effectuer de belles rencontres. Oui, car le GIGN est dépeint à la façon du Club Med. Si vous souhaitez en apprendre plus, même la vidéo de Tibo InShape au GIGN, en plus d’être mieux filmée, est sans doute plus intéressante.
Le problème, c’est qu’au-delà de présenter les membres du GIGN comme des êtres humains, des parents dans leur vie quotidienne, Ad Vitam est un néant cinématographique. Il n’y a aucune idée, si ce n’est reproduire des choses déjà vues moult fois au cinéma, comme une course-poursuite sur les toits de Paris.
Les plans à la Basique du Sacré-Cœur de Montmartre sont, par exemple, assez sympas, même s’ils sont incomparables avec Mission Impossible. J’ai lu, d’ailleurs, que certains médias faisaient de Guillaume Canet « le Tom Cruise français ». Cette médiocre performance permet de se rendre compte du talent et du professionnalisme de Tom Cruise. Ad Vitam s’inspire de Mission Impossible mais demeure un mauvais pastiche du Jour où tout a basculé.
C’est dommage, car le cinéma d’action français retombe souvent dans les travers de la comédie. Or, ici ce n’est pas le cas, les personnages sont traités avec sérieux. Mais les scènes d’action sont rares et peu impressionnantes. De plus, le sujet du GIGN ne semble être qu’un prétexte pour attirer les spectateurs. C’est un milieu assez mystérieux, et cette curiosité n’est pas rassasiée avec, par exemple, la scène de l’hôtel où on s’attend à voir brièvement comment se déroule une opération. Eh bien non, tout se résout en quelques secondes à coup de procédés rocambolesques.
Je n’évoquerai pas la naïveté du réalisateur qui propose un montage des membres des forces de l’ordre qui s’entraînent sur une musique aux airs de hip-hop, ou cette scène où ils font fièrement un barbecue au beau milieu d’un quartier populaire. Je ne sais pas quelles sont ses intentions à travers ces représentations, mais cela aurait été plus judicieux d’avoir des idées au service de la mise en scène et du cinéma, plutôt que dans la politique.
Ad Vitam rend ses acteurs mauvais. Guillaume Canet est à la ramasse sur tous les registres, alors que Zita Hanrot est assez crédible. J’espère sincèrement que Guillaume Canet arrivera à rebondir, car après ses derniers échecs, il signe là sa pire prestation. Je l’aimais bien quand il faisait du cheval dans Jappeloup, alors j’espère qu’il saura retrouver de son génie. Il y a toutefois là une volonté de sortir de sa zone de confort, ce qu’il faut saluer, même si c’est raté. Alors bravo à lui malgré tout.
Enfin, sortir ce film pour les anniversaires des attentats de Charlie Hebdo ne rend certainement pas honneur aux membres du GIGN. Je vous déconseille ce film.
Netflix continue de faire des films pour les touristes étrangers. Leur plateforme devient MyTF1, sauf qu’il faut payer pour voir des feuilletons ratés.
Si des personnes ont aimé ce film, je serai ravi de pouvoir échanger avec elles dans les commentaires, car je n’ai pas bien saisi l’intérêt de ce film.