Les stagiaires, c’est pas cher

Rome n’a pas été construite en un jour mais heureusement pour elle, il y avait des esclaves. Si aujourd’hui on préfère parler de stagiaires, la logique est la même et Korea Telecom l’a bien comprise. Sohee, lycéenne ionnée de danse, doit y effectuer un stage pour valider le cursus de son lycée agricole. Engagée dans un de ses centres d’appel pour y faire du démarchage incessant, la jeune fille est déterminée à faire son travail avec zèle afin d’obtenir un meilleur salaire et toucher des primes de performance. Ayant progressivement abandonné sa ion et sa vie sociale, celle-ci découvre que ces tâches chronophages ne consistent qu’à escroquer des clients naïfs et que son employeur n’emploie que des stagiaires pour contourner le droit du travail. Épuisée et désabusée, la lycéenne met alors en péril la pérennité de l’entreprise et attire l’attention d’une inspectrice de police intègre et résolue. Sans véritable suspense, la descente aux enfers de l’open space de Kim Sohee dévoile les rouages implacables du système économique coréen, dont la survie repose sur l’exploitation massive de stagiaires peu ou pas payés. Mais si la première partie du film peut s’appuyer sur son émouvante protagoniste, portrait d’une jeunesse sacrifiée sur l’autel du profit-roi, la seconde se contente d’ânonner sa critique sociale par le biais d’une enquête redondante et creuse que Bae Doo-na ne peut sauver avec son personnage frigide et robotique.