J'entends siffler le train.

Tiré d'un bouquin d'Elmore Leonard, "3h10 pour Yuma" détonne au milieu de la production de l'époque, loin du technicolor et de l'image bien propre du cowboy à la John Wayne, Delmer Daves préférant pour son film un noir et blanc crépusculaire et délaissant l'action au profit d'un duel psychologique entre les excellents Glenn Ford et Van Heflin.

Tourné comme un quasi huis-clos et se déroulant dans une unité de temps réduite, "3h10 pour Yuma" parvient sans problème à retenir l'attention du spectateur malgré son manque flagrant d'action, grâce à un scénario extrêmement bien construit et à des personnages finement écrits, chacun n'étant jamais ce qu'il prétend être, le bandit impitoyable pouvant faire preuve d'honneur et de romantisme quand les représentants de la loi laissent apparaître leur lâcheté.

Superbement incarné par ses deux têtes d'affiche, "3h10 pour Yuma" est un de ses modestes classiques à ne surtout pas louper, réflexion désabusée sur le devoir et la responsabilité de chaque individu, interrogeant le spectateur sur sa propre notion de lâcheté et d'héroïsme.
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le 6 mai 2013

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Gand-Alf

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