La mise en scène de Jia Zhang-ke dans 24 City est incroyablement complexe même si l’œuvre semble d’une réalisation des plus simpliste. Jia pose sa caméra et filme les derniers vestiges d’une épopée humaine révolue : ateliers, bureaux, couloirs, cours,… les lieux craquelés par le temps et l’Histoire lesquels poussent leurs derniers soufflements captés par le regard du cinéaste. Soixante ans d’histoire, soixante ans d’une tragédie pour ses protagonistes qui portent en eux le travail du temps et les stigmates d’un sacrifice pour la nation.
Le montage, les plans, la musique, les citations qui s’inscrivent sur la pellicule sont merveilleusement employés et participent amplement à la force de 24 City, nous permettant l’immersion de ressentir les émotions distillées tout au long de cette œuvre. C’est en cela que le cinéma de Jia Zhang-ke est important et qu’il démontre avec 24 City, la nécessité de montrer une situation, ses causes et conséquences, ainsi que les bouleversements de tout un peuple. Jia Zhang-ke se fait garant de garder traces de l’éphémère de l’Homme.
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