Aux limites de l'humanité

Le film puise sa force dans l'histoire vraie sur laquelle il est basé : celle de Solomon Northup, un notable noir de Washington, enlevé et vendu comme esclave. Un calvaire qui durera de longues années, pendant lesquelles il travaillera dans différentes plantations et déploiera des stratégies pour survivre, partageant le sort des milliers d'esclaves, malgré cette injustice. Sans jamais renier sa qualité d'homme libre.

Dur, le film montre la violence et les travers du système esclavagiste, tout en présentant un panorama complexe d'acteurs et de personnalités, notamment les propriétaires de plantation. Les deux principaux du film sont opposés - l'un est 'progressiste' pour le contexte, tandis que l'autre est fou et d'une cruauté affolante; et on trouve même une femme d'esclavagiste noire, tout en ayant elle-même connu ce sort.

De l'autre côté du système, la communauté noire, avec des destins tragiques, notamment pour les jeunes femmes. Parmi elles, Patsey, persécutée, abusée par son maître, une jeune fille à la vie brisée en proie aux pensées suicidaires. Le film présente ainsi des personnages bien construits, entiers et nous montre comment l'esclavagisme a poussé les limites de l'humanité.

La performance de Chiwetel Ejiofor est aussi à souligner, incarnant parfaitement la figure de la résilience, de la dignitié et de l'humanité survivant à ce chaos. Le film ne souffre pas de longueur, alternant les épisodes de lutte, les stratagèmes de survie, les quelques instants de repos, bien que la tension sous-jacente ne cesse jamais.

Un scénario brillant qui doit sa force à la vérité pourtant impensable de laquelle il s'inspire. Un film coup de poing.

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le 25 févr. 2025

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Emilie Rosier

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