Après la série au long cours "Soil" (2004), Atsushi Kaneko revisite le polar noir de chez noir, avec un récit sous très forte influence lynchienne, où plusieurs dimensions spatiales et temporelles, où la réalité et la folie s'entremêlent, s'interpénétrent et s'interfécondent.
Si l'histoire (très sérieuse au demeurant pour l'auteur, car l'on sait Kaneko également très espiègle à ses heures) est finalement un peu moins originale et prenante que dans la brillante œuvre précitée, ce "Wet Moon" se révèle par contre un véritable festival sur le plan visuel. Avec son noir & blanc toujours aussi acéré, Kaneko atteint ici véritablement un pic en termes de dessin et de composition de ses planches. Totalement hypnotiques par endroits, ces dernières fascinent le lecteur et l'emportent littéralement dans cet univers psychotico-horrifique, faisant de l'ensemble une véritable "expérience" visuelle et sensorielle difficilement descriptible.
Une œuvre plus que recommandable donc, d'un des mangakas les plus importants actuellement à mes yeux.