Tellement prometteur...

Alors que je terminais une autre bande-dessinée parue aux éditions Rue de Sèvres, je tombe sur la couverture de "Vies Volées : Buenos Aires Place de Mai". Forcément en grande amatrice de l'histoire de l'Espagne et de l'Amérique du Sud, je comprends très vite à la fois de quoi va traiter cette BD mais surtout je suis très curieuse de savoir comment cela peut être représenté sous ce format. Ni une, ni deux je commande donc dès que je le peux "Vies Volées". Cependant, quelle ne fut pas finalement ma déception au moment de la lecture.


En effet, à la lecture du titre on s'attend à ce que cette BD traite de la dictature de Videla (1976 - 1983) ou de ses conséquences à travers le prisme d'un élément répressif du régime : le vol des bébés. Durant les 7 ans qu'à duré la dictature environ 500 bébés ont été volés à leurs familles par la force et parfois même sous la torture pour être donnés à des sympathisants du régime en place. Dès 1977, un collectif de grands-mères a décidé de commencer à se rassembler sur la Place de Mai à Buenos Aires tous les jeudis pour réclamer que leur soit restitué ces enfants. Le choix de la Place de Mai ne doit rien au hasard puisqu'elle se trouve en face de la "Casa Rosada" (siège du pouvoir exécutif argentin). Aujourd'hui encore, ce collectif exige des réponses.


Or, une fois ée la lecture du titre et de toutes les évocations et attentes qu'il provoque, la déception arrive très rapidement. Il y a très, voire trop peu de références aux grands-mères de la Place de Mai ainsi qu'à leur combat. Le sujet des vols de bébés semble souvent relégué au second plan au profit de l'histoire d'amour. Une rapide référence est faite de ces femmes qui parfois devaient terminer leur grossesse en prison et accoucher menottées avant d'être ensuite endormies, et jetées depuis un avion dans le fleuve. Que dire aussi du twist que l'on devine comme le nez au milieu de la figure.


J'aurais aimé que l'on s'intéresse davantage aux conséquences sur ces bébés volés qui découvrent 20 ans après que leurs parents sont en réalité des "bourreaux". L'auteur le fait mais reste à mon sens en surface : il évoque certes en une planche la solitude, le fait que les autres ne peuvent pas les comprendre et à l'extrême la poussée vers le suicide mais encore une fois cela reste trop "superficiel". J'aurais aussi aimé que l'on parle davantage du collectif et de ces grands-mères qui vouent leur vie à ce combat.


Matz et Mayalen Goust m'auront donc mis en appétit mais me laissent avec un goût d'inachevé.


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le 7 mars 2025

Modifiée

le 7 mars 2025

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Snoxe21

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