Ruée sur l'Oklahoma, c'est un des meilleurs albums de Lucky Luke, traitant avec la maestria habituelle de Goscinny de la cupidité des hommes face aux promesses illusoires de richesse.
Dans cet épisode, Lucky Luke est missionné par le gouvernement américain pour contrôler les migrants vers une nouvelle terre récemment acquise aux peaux rouges contre un peu de verroterie : l'Oklahoma.
Premier arrivé, premier servi, telle était la règle. Goscinny avait là un terrain de jeu scénaristique propice à son humour, et c'est tant mieux !
Le début de l'album nous offre gag sur gag, Lucky Luke assistant à un défilé de colons plus improbables les uns que les autres, avec pour apogée la case mythique de la "la ligne de départ", alignement de roulottes, carrioles, chevaux dopés et... fauteuil roulant ! Sabotages et astuces délirantes pour être le mieux placé lors de l'ouverture officielle de la colonisation.
La seconde partie de l'album, traitant de l'acquisition des terres par les colons puis de l'organisation de la vie en société est encore plus géniale. Les affrontements sont aussi physiques que politiques ou juridiques, la notion de propriété est mise à mal dans cet album, et Lucky Luke est forcément un peu déé...
Pour finir, Coyote Will et Dopey prennent de l'importance, l'un en vrai truand souhaitant un contrôle total de Boomville, Dopey ant du statut d'homme de main bêta de ce dernier à celui de Maire, assisté par Lucky Luke.
"Inique" va alors retentir dans les rues de Boomville...
La fin de l'album se referme sur une réplique mythique d'un Dopey désabusé "J'ai déjà vu des villes perdre leur maire, mais un maire perdre sa ville...".
C'est quand même un des rares albums où Lucky Luke "rate" sa mission, bien que ce ne soit pas de sa faute au final. Il est ici exposé à la folie des grandeurs des hommes, dérisoire face à une terre pas forcément hospitalière.
Au final, les indiens s'en sortent drôlement bien !