Christophe Chabouté renoue avec la subtilité et l'émotion du très réussi Tout seul.
Plus loin qu'ailleurs narre en effet le sort d'un homme - "encore" seul - qui e de la promesse d'un fantastique voyage en Alaska au retour à son domicile synonyme du sordide.
Opportunité inattendue qui lui permet de redécouvrir la beauté de son environnement quotidien.
Sur la forme, point de surprise. Le dessinateur Chabouté garde ses habitudes :
- le noir et blanc d'une profondeur inégalable,
- des dessins (décors et personnages) réalistes qui mettent en valeur lieux et individus, parfois en les isolant dans des ellipses de temps d'une blancheur immaculée.
Sur le fond, l'auteur Chabouté continue donc d'explorer l'humanité, dans ce qu'elle a de plus beau et de plus fragile.
Avec comme points de départ la solitude et la marginalité.
Si l'émotion ne se lit pas (les visages trainent des regards hagards et incertains), elle n'en demeure pas moins palpable et touchante.
In fine, Plus loin qu'ailleurs permet aux lectrices/eurs de ne pas juger l'irrationalité des protagonistes et ainsi comprendre le sort des uns et des autres. Aucun pathos mais une juste bienveillance.
Plus loin qu'ailleurs ravira donc à coup sûr les amoureux des ouvrages précédents de Chabouté. Et - j'espère - bien d'autres qui seront séduit-e-s par l'humanité de l'ouvrage.