Un titre fripon à exhiber fièrement.
Par Matthieu Pinon
L’attente était grande avant d’ouvrir le premier tome de Nozokiana, ambassadeur malgré lui du cul nippon pas con. Rappel : au Japon, les bandes dessinées sont à l’origine conçues pour des magazines de prépublication, et chacun vise une cible spécifique. Sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et goûts particuliers du lectorat déterminent ainsi la ligne éditoriale de chaque titre, et de fait, le type de récits proposés. Les magazines de bandes dessinées érotiques n’échappent pas à cette catégorisation, et jusque dans les moindres nuances : les lectrices férues d’histoires homosexuelles entre éphèbes différencient ainsi des sous-genres tels que le « Boy’s love » ou le « Yaoi ».
Mais en dépit de la grande diversité de la bande dessinée érotique japonaise, seuls les deux extrêmes du spectre fonctionnent vraiment en : on trouve d’un côté la production mainstream, on ne peut plus basique, a.k.a « le cul pour le cul » (dessinez des femmes-fantasme clichés, ajoutez quelques tentacules, assaisonnez de fluides divers, servez chaud) ; de l’autre, l’œuvre de Suehiro Maruo ou d’Usumaru Furuya, dont les qualités artistiques transcendent la dimension érotique. À l’exception notable du travail irable de Naoki Yamamoto (Asatte Dance, Blue), les mangas explicites cherchant à aller plus loin qu’un simple défouloir hormonal ont rarement fait le trajet jusqu’à nous… jusqu’en 2012, date de la sortie française du premier tome de Nozokiana. (...)
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