Cyber rage

Grosse déception.
Une introduction aléchiante : une succession de "plans" (car disons le, ça se veut être du cinéma, et non pas de la bande dessinée) une tuerie qui ne manque pas de rythme, un suspens qui se crée, ça ne démarre pas trop mal.
Ils tenaient quelque chose avec ces trois bestioles robotisées. Mais le filon restera inexploité...
Que de feignantise.
Feignantise dans la construction des personnages ; on comprend bien que les humains n'ont aucune importance, soit. Mais les animaux ont bien un é, dont on ne sait rien. Une page pour chacun, où est dessiné leur avis de recherche. C'est insuffisant pour se sentir proche de ces iron boules de poils. Alors faisons-les parler ! Mais pas trop, donnons-leur un langage limité et approximatif, histoire d'attendrir. Raté, cela ne prend pas non plus.
Feignantise dans l'intrigue. Celle-ci peut tenir sur un post-it, et pourrait avoir été écrite par Stalone himself. Après avoir décidé de ne plus les utiliser, l'entreprise d'armement et le gouvernement doivent faire face à la fuite de ces destructeurs à quatre patte. On les suit donc, en assistant aux dégâts qu'ils causent. Mais dès qu'il s'approche de la ville, ah ! on emploi les gros moyens, soit une bêbête encore plus évoluées. Fin de la traque. Les animaux seront délivré de leur carapace, et happy end. Nul discours critique, à moins qu'il y aille un message sur la maltraitance des animaux en laboratoire qui m'aura échappé. Enfin, les ingrédients présents aurait pu nous servir une fable animalière, mais là encore, ce n'est qu'illusion.
Feignantise enfin, dans la narration et dans le dessin. Je le redis, j'ai eu l'impression de lire un livre dessiné par un cinéaste raté. Des gros plans à outrance, qui ne sont pas justifiés si ce n'est pour souligner un soucis prétentieux du détail, un découpage des scène d'action qui les ralentis (contemplez le saut du chat, je l'ai dessiné sur une double page juste pour ça) ou qui montre l'incapacité à faire comprendre de manière fluide mais rythmée un combat.

Finalement, "NOU3" tente de combler un scénario-prétexte par un style faussement complexe, réellement tracto capillé, bourré d'orgueil et qui sert mal un récit atrophié à la naissance.

Et moi qui m'attendais à une BANDE DESSINEE d'anticipation...