Mobilis
6.9
Mobilis

BD franco-belge de Christian Durieux (2000)

Mobilis par Rohagus

En grand fan d'Andreas, je connaissais depuis longtemps cette série sans l'avoir lue. Mais j'avais un peu d'appréhension à force de lire des avis négatifs et parce qu'Andreas n'était pas au dessin. Je craignais de ne pas retrouver ce que j'aime chez mon auteur préféré.

Pour commencer, j'ai été rassuré par le dessin. Durieux a un style un tout petit peu trop réaliste pour mes goûts personnels mais très joli, très maîtrisé : j'aime bien. Bon, je n'y retrouve pas le charme et l'aura que j'aime tant dans le dessin d'Andreas, mais ça me va. D'autant plus qu'étrangement, dans les planches de Durieux, je retrouve des éléments qu'on trouve souvent dans celles d'Andreas : les puzzles 3D, la maison moderne du milliardaire, le désert, la base militaire, les objets récurrents rouge et blanc... autant d'éléments qui font dans mon esprit le lien avec d'autres oeuvres que j'ai beaucoup aimé (Arq, Le Triangle Rouge, etc...). Bref, je n'ai pas été trop dépaysé de mes habitudes d'amateur d'Andreas.

L'histoire n'est pas très facile à aborder en première lecture car on ne voit pas bien où elle mène. En cela, à nouveau, je n'ai pas été rebuté, sachant à quel point Andreas aime faire réfléchir son lecteur. Comme dans nombre de ses oeuvres, je me suis pris à observer les détails, les récurrences, les textes, pour chercher les clés d'une énigme que je ne discernais pas encore.
Ma lecture du tome 1 s'est faite sans être vraiment captivé mais sans déplaisir. J'ai commencé à me sentir nettement plus dans l'histoire à partir du tome 2 où les choses restent mystérieuses, on ne voit toujours pas trop où on va, mais ça se précise. Le tome 3 a ensuite formé une vraie conclusion, expliquant les bizarreries du début de l'histoire, d'une manière presque trop directe et facile à comprendre pour une oeuvre d'Andreas, qui d'habitude se laisse bien plus difficilement déchiffrer.
A cette conclusion, tout devient relativement clair, si ce n'est la petite question que se pose M. Gris, et donc le lecteur aussi, en fin de récit. Mais, alors que dans d'autres récits à énigme d'Andreas comme Cyrrus / Mil, Le Triangle Rouge ou Rork, je criais au génie quand je découvrais la clé de la BD grâce à une vraie reflexion personnelle et à des hypothèses que je devais moi-même vérifier point par point, ici je suis presque déçu que tout soit expliqué à la fin, comme une simple histoire fantastique où tout ou presque est offert au lecteur en fin de récit. L'histoire, bien qu'astucieusement menée, s'en relève assez moyenne, sans grande ambition ni scénaristique ni narrative.

Une lecture agréable, un joli dessin, mais rien de transcendant hélas.
7
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Créée

le 20 août 2011

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Rohagus

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