Lupus, volume 1 par Ochazuke
Lupus est un détournement de genre, la science-fiction avec ses grands espaces, ses planètes polymorphes, et son vide intersidéral au service d'un récit existentiel (semi-autobiographique ?) où l'auteur expose ses quêtes, sa recherche et ses définitions, en termes social, politique et amoureux. Extraordinaire récit découpés par des séquences narratives précises, au cadrage méticuleux, filmique, l'histoire avance sans savoir où l'on sera mené par la recherche de soi du personnage principale, Lupus, qui se démène entre ses choix, ses contradictions, son univers des possibles et fuit l'inéluctable, ayant amené avec lui sa fugitive Sanaa mystérieuse, insondable, indécise.
Il est intéressant de voir comment les micro-mondes sf avec ses peuples habituellement extraterrestres ont allégoriquement été remplacé par des planètes de troisième âge, des anarchistes, tout en évitant l'écueil de la facilité, de la caricature. La science-fiction est alors ramené à son fonction première, une distorsion du réel qui permet de repenser notre condition social et humaine.
Quête existentielle magnifique (Peeters cadre, découpe ses planches de manière extraordinaire, son dessin est aboutit et graphiquement irréprochable) Lupus souffre toutefois dans ses deux derniers tomes, d'une certaine lenteur, d'égarements.
Elle n'en reste pas moins universelle et on pourrait dire transcendante.
Modifiée
le 22 juil. 2012