La muselière
Vous vous souvenez peut-être de la laisse d'or ? Dans les années 2010, c'était une récompense décernée au journaliste le plus service vis-à-vis du pouvoir. C'était fun. Cette bande dessinée, inspiré...
Par
le 6 mai 2025
1 j'aime
Vous vous souvenez peut-être de la laisse d'or ? Dans les années 2010, c'était une récompense décernée au journaliste le plus service vis-à-vis du pouvoir. C'était fun.
Cette bande dessinée, inspiré de l'expérience de Pierre Millet-Bellando, raconte l'arrivée d'un jeune diplomé de l'ESJ de Lille au desk de la matinale d'une chaîne d'information en continu, et ses désillusions.
Son travail consiste en effet à monter des sujets de moins de deux minutes en posant sa voix dessus. Un travail abrutissant, bien loin de ce qu'ils espéraient, lui et ses collègues, à qui l'on avait rappelé que, selon Albert Londres, le journalisme doit porter la plume dans la plaie.
Alors qu'il se trouve près du Bataclan, Guillaume saisit l'occasion de faire un direct. C'est le début d'une nouvelle carrière comme porte-micro. Car bien souvent, interviewer un politique se résume à lui mettre le micro devant le nez pour recevoir sa punchline. Idem, lorsqu'il s'agit d'un microtrottoir, la rédactrice lui donne une "liste de course" des réactions qu'elle souhaite : tout est cadré, de manière à ne pas bousculer le public-cible, madame Michu.
Il y a aussi, et c'est plus original, un développement sur les vlogueurs-journalistes, allusion à Hugo Décrypte et compagnie, avec des tacles sur l'égotisme des réseaux sociaux, le lissage de l'image, etc...
Un monde déprimant, qui ne donne à voir qu'une information désincarnée, prémâchée. Un cadre qui se fissure un peu au moment des gilets jaunes, mais pas au point d'amener la rédaction à parler de violences policières.
Le graphisme est simple mais efficace, avec cette touche d'observation sociologique qu'on aime bien en . Albert Lond
Bref, une radiographie accablante du traitement de l'information, qui montre un monde froid, fermé sur lui-même, précaire, vain et cynique. Et surtout bien tenu en laisse.
Créée
le 6 mai 2025
Critique lue 5 fois
1 j'aime
Vous vous souvenez peut-être de la laisse d'or ? Dans les années 2010, c'était une récompense décernée au journaliste le plus service vis-à-vis du pouvoir. C'était fun. Cette bande dessinée, inspiré...
Par
le 6 mai 2025
1 j'aime
C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...
Par
le 6 sept. 2013
59 j'aime
10
Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...
Par
le 24 nov. 2013
45 j'aime
6
"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...
Par
le 4 mai 2014
42 j'aime
60