La Cour des hiboux – Batman, tome 1 (2012), signé Scott Snyder et Greg Capullo, ouvre un nouveau chapitre aussi ambitieux que captivant pour le Chevalier noir. Avec une intrigue dense mêlant thriller psychologique et mythe urbain, ce premier volet réinvente Gotham tout en redonnant à Batman une rare vulnérabilité.
Le pari est audacieux : confronter Bruce Wayne à une société secrète qui aurait toujours régné sur la ville, dans son dos. Cette "Cour des hiboux" agit comme une entité tentaculaire et invisible, remettant en cause non seulement l’autorité de Batman, mais aussi sa connaissance intime de Gotham. Le récit joue habilement avec la paranoïa, et nous entraîne dans une descente aux enfers symbolique et physique, notamment lors du désormais célèbre age dans le labyrinthe.
L’un des points forts de cet album réside dans la déconstruction du mythe. Batman doute, vacille, perd ses repères. Cette fragilité nouvelle humanise un personnage parfois figé dans sa toute-puissance. Snyder parvient ainsi à équilibrer tension narrative et profondeur psychologique, le tout servi par le trait dynamique et expressif de Greg Capullo.
Graphiquement, l’ensemble est percutant, bien que quelques visages ou personnages secondaires puissent sembler inégaux. Néanmoins, l’ambiance oppressante, les jeux d’ombres et les cadrages audacieux font mouche, renforçant le sentiment d’isolement et de menace constante.
En conclusion, La Cour des hiboux est une excellente introduction à une saga prometteuse. Loin d’être un simple reboot, ce tome impose un Batman plus vulnérable, plus humain, et jette les bases d’un nouvel ennemi aussi symbolique que terrifiant. Une réussite marquante dans l’univers déjà riche du Chevalier noir.
Note : 8.5/10