Après plusieurs années sans trop plongé dans les nouveautés mangas, j'ai eu envi de me laisser tenter par ce premier tome.
Dès les premières pages, on est plongé dans un univers onirique, presque mélancolique, où le noir et blanc épuré souligne la pureté des émotions et des interactions entre les personnages. Le cadre est mystérieux et épurée. Une forêt où cohabitent deux êtres que tout oppose : une petite fille humaine, innocente et pleine de vie, et une créature maudite, sombre et inquiétante, mais terriblement bienveillante à son égard.
L’histoire s’installe doucement, presque comme un conte où le danger et la douceur se mêlent dans chaque scène. Ce contraste entre la menace constante de la malédiction et la tendresse de la relation entre l’enfant et le monstre fait toute la beauté de ce premier volume. Le Maudit, une créature dont le pourrait être fatal pour l’enfant, se révèle un protecteur, une figure paternelle, luttant constamment contre sa nature pour veiller sur elle.
Graphiquement, Nagabe déploie un style simple mais d’une grande élégance. Les décors et personnages sont minimalistes, mais ce dépouillement visuel renforce l’atmosphère étrange et intemporelle qui règne sur le récit. Chaque page semble baigner dans une lumière tamisée, renforçant le sentiment d’intimité et de fragilité qui lie ces deux âmes perdues. Ce style graphique accentue la nature énigmatique de l’univers : peu de détails sont donnés sur le monde, ce qui laisse une grande place à l’imagination du lecteur.
Malgré tout cela, j’ai ressenti un léger décalage émotionnel. Même si l’histoire pose de belles bases, elle reste, dans ce premier tome, relativement statique et un peu trop allusive. J’aurais aimé un peu plus de profondeur, ou du moins, que le récit me prenne davantage aux tripes. On devine une tension sous-jacente entre l’amour que portent ces personnages et la menace que représente la malédiction, mais cela reste, pour le moment, en surface.
L’une des forces du manga est sans doute cette capacité à raconter beaucoup avec peu de mots, à exprimer par les silences et les regards, mais cette approche contemplative, bien que touchante, m’a laissé en attente de plus. Comme un joli tableau auquel il manquerait un élément central, quelque chose pour vraiment m'emporter.
En somme, L’enfant et le maudit pose des bases prometteuses, avec un cadre fascinant et une relation pleine de promesses entre ses personnages, mais je n’ai pas encore trouvé l'étincelle qui pourrait transformer cette belle histoire en un coup de cœur. Peut-être que la suite du manga, en dévoilant plus de son monde et de ses enjeux, permettra à cette alchimie de s’opérer pleinement.
J'ai envi d'en voir plus et c'est tous se qu'on demande à un premier tome, c'est mystérieux, simple et efficace.