Warren Ellis mi figue - mi raisin

Il existe deux Warren Ellis : celui qui a travaillé pour Wildstorm, qui a lancé The Authority, qui a signé 12 superbes numéros de Thunderbolts pour Marvel dans le cadre de Civil War et celui qui a écrit de très belles séries indé. Et il y a celui qui de temps à autre ne travaille pour une major que pour l'argent qui lui sert à rien financer ses travaux en creator owned. Ses débuts sur Ultimate F4 aurait pu augurer le meilleur mais malheureusement, ces 6 épisodes manquent singulièrement d'imagination. Fatalis y est ridicule et n'a jamais la prestance de son homologue de la Terre 616. Les dialogues sont concis et réduits au minimum syndical et c'est assez douloureux à dire mais le tandem Millar/Bendis s'en sortait mieux.

Puis on retrouve un Warren Ellis plus convainquant dans l'arc concernant Annihilus. Sauf qu'une fois n'est pas coutume, c'est plutôt la philosophie globale de la ligne Ultimates qui pose problème. Ici, Warren épouse parfaitement la vision de Joe Quesada concernant cette relecture moderne des personnages Marvel, c'est à dire quelque chose de plus réaliste. Sauf que ce parti pris est un peu absurde : comment rendre réaliste des éléments qui sont tout sauf réalistes? Résultat : la ligne Ultimate peine à convaincre et on se fait un peu chier tout en jouant au jeu des 7 différences et en ne pouvant s'empêcher de comparer ce qui n'est au final qu'une version moderne et pas forcément très inspirée des évènements majeurs de l'univers Marvel classique. Mais bon, si les pleureuses de la continuité sont contents...