1976. Les dessins inédits publiés en hommage à Salvérius, mort quatre ans plus tôt, ne pouvaient tenir en un seul album : en voici un deuxième pour compléter La Grande Patrouille, le premier hommage de Cauvin à son collègue.
Autant le tome précédent repartait vraiment aux sources de la série, avec des gags d’une seule planche, et des intrigues courtes et mal bâties ; autant ici, c’est tout l’inverse : Des Bleus et des Tuniques comporte une poignée d’histoires de longueur moyenne, certaines très bien ficelées, d’autres plus hésitantes. Mais l’ensemble est plutôt bon, on sent que Cauvin et Salvérius commencent à savoir appréhender leurs personnages.
Les fans remarqueront que cet album ressuscite Bryan et Tripps, mais fait également apparaître Plume d’Argent, l’éclaireur Indien. Miss Appletown est elle aussi de la partie, au plus grand bonheur de Chesterfield (bonheur pas tout à fait réciproque ...).
Mais la bonne surprise, c’est le dessin : Salvérius rompt avec les premières ébauches un peu cartoon, et livre une ligne claire extrêmement fine et précise, très élégante, qui transforme totalement la carrure des personnages. La mise en scène est également un peu plus inspirée que sur des histoires d’une seule planche. On sent que le dessinateur a fini par trouver le tracé qui convient aux Tuniques Bleues.
Au-delà de la simple curiosité et de l’hommage, voilà un album qui se révèle pas si mal.