Bloodshot n’était clairement pas l’un de mes personnages préférés de l’univers Valiant, lorsque cette licence n’était pas encore aux mains de Bliss Comics. Et pourtant, ce personnage est fascinant, une excellente idée. Mais je trouvais le développement trop linéaire, trop répétitif surtout. Mais avec The Valiant, premier titre édité par Bliss Comics, la vie de Bloodshot prend une nouvelle tournure, grâce à Jeff Lemire !
Bloodshot était une machine à tuer, infusé de millions de nanites lui donnant une force, une endurance et une vitesse hors-du-commun, en plus de pouvoirs auto-guérisseurs. Il était une arme parfaite, une marionnette au service de ses maîtres, l'organisation paramilitaire Projet Rising Spirit. Désormais, Bloodshot est libre de ses anciens maîtres, mais l'ombre de son é le suit toujours. Sous le choc des conséquences de sa vie antérieure et de récents évènements qui l'ont presque rendu fou, il vit caché. Mais lorsque survient une vague de fusillades impliquant des hommes ressemblant comme deux gouttes d'eau à Bloodshot, sa culpabilité le pousse à l'action. Il fera tout pour arrêter les tueurs, même si cela signifie replonger dans la violence qui lui avait auparavant presque coûté la vie.
A la suite de The Valiant, la nouvelle série de Jeff Lemire (Descender, All-New Hawkeye, Green Arrow) et du jeune talent Mico Suayan (Punisher, Harbinger) nous plonge dans l’esprit troublé de cette créature de Frankenstein moderne. Suivez Bloodshot, personnage clé de l’univers Valiant, dans ce récit mature et psychologique ionnant.
(Contient les épisodes #1 à 5)
Attention, la lecture de The Valiant est plus que nécessaire pour se lancer dans Bloodshot Reborn, et dans cette review.
En effet, à la fin de The Valiant, avant de mourir, Kay, la Géomancienne, fait un cadeau à Bloodshot, elle le débarrasse de tous les nanites se trouvant dans son sang ! Exit Bloodshot et bonjour Ray Garrison. Mais sa mémoire, celle de son é, n’est cependant toujours pas revenu, même s’il dispose d’un dossier contenant toutes les informations sur sa vie, qu’il n’ose pas ouvrir…
Cela fait maintenant six mois que Ray est redevenu un homme quelconque. En échange d’une chambre, il est homme à tout faire dans un motel miteux. Si les journées sont bien remplies, les nuits le renvoi aux horreurs qu’il a faites en temps que Bloodshot. Difficile de dormir avec de telles atrocités dans la tête. Heureusement, l’alcool et la drogue sont d’une aide précieuse.
Le seul souci, et non des moindres, c’est que cela fait apparaître une Kay lascive et un petit Bloodsquirt (une version cartoony en enfantine de Bloodshot) dans son imagination…
Mais ce n’est pas le pire problème pour Ray, loin de là. L’enfer se révèle à ses yeux lorsqu’ils découvrent une tuerie perpétrée par un homme blanc comme la neige et avec un cercle rouge au milieu de la poitrine. Hésitant, Ray décide de rechercher l’homme pour découvrir le fin mot de cette histoire. Tout ce qu’il va y gagner c’est de retrouver des nanites et se voir affublé d’une nouvelle mission dont, au fond de lui, il ne veut pas…
Graphiquement, Mico Suayan effectue un travail absolument superbe. Un grand et profond travail sur les visages des personnages, sur les expressions qui s’en dégagent. Un peu moins de détails dans les décors et le remplissage des cases. L’action est magnifiquement rendue, les combats sont d’une rare violence et les dessins de l’artiste influent à merveille sur l’intensité du récit.
Bref, je suis absolument conquis. Bloodshot Reborn prend un aspect dramatique et noir absolument fascinant à lire. Le personnage de Bloodshot devient d’une grande richesse narrative et empathique. Bliss Comics frappe très fort en nous proposant cette série en premier, en espérant qu’elle donne le ton pour les suivantes. Une intrigue prenante, un personnage en plein chaos et de superbes dessins. Un gros coup de cœur.