Bon OK le jeu de mots est pourri mais à un moment j'ai senti comme un malaise donc je me suis mis à compter et je suis tombé sur 185/429, soit 44%, comme le ratio d'apparition de CJ sur l'ensemble des cases de l'album n°30 de Lucky Luke. Pour un seul personnage, c'est beaucoup, c'est beaucoup trop, en tout cas ce sont des choses que l'on ne voit plus dans la BD contemporaine (et pour le coup tant mieux).
Au delà de cet aspect arithmétique un peu froid, il n'en reste pas moins que l'album est plaisant à plusieurs titres :
-> il rend ses lettres de noblesse aux femmes de caractère (et aux femmes en général!) dans un univers BD trop masculin, de ses auteurs/dessinateurs à ses héros. Nous verrons quelques albums plus tard le développement d'un autre personnage féminin riche avec Ma Dalton ;
-> Lucky Luke, détective dans cet album, fonctionne en tandem avec CJ, entre respect et iration ; certains personnages secondaires, comme le propriétaire du saloon August Oyster ou l'indien Gomino ont moins de consistance ;
-> deux belles séquences : le bras de fer en plongée verticale sur 10 cases avec Baby Sam et l'éducation dispensée sur 10 planches par Robert Gainsborough, professeur d'une "école de maintien et de bonnes manières" de Houston, à CJ. A ce propos, la célèbre phrase de Sénèque n'a jamais été aussi vraie : "En enseignant, les hommes apprennent."
On la reverra beaucoup tard en 1992, dans La chasse aux fantômes, mais le personnage de Calamity Jane aurait mérité un bien meilleur retour/traitement. Il fait d'autant plus apprécier celui-ci.