fantaisie noire
Roman graphique ou bd, la différence devient de plus en plus complexe. Peut-on parler d’un roman graphique du fait que certaines planches ne contiennent qu’une unique case ? Pour moi, il sera...
Par
le 11 mai 2018
3 j'aime
Roman graphique ou bd, la différence devient de plus en plus complexe. Peut-on parler d’un roman graphique du fait que certaines planches ne contiennent qu’une unique case ? Pour moi, il sera question de roman graphique, d’autres classeront Bluebells Wood dans le registre des bd’s. A chacun son commentaire sur le sujet.
De roman, il n’en a que le côté graphique lors des premières pages. Aucun texte. C’est une déambulation dans un rêve, ou peut-être cauchemar. Un champ, un homme, et une femme, créature sublime qu’il ne peut atteindre. William, c’est cet homme que l’on observe, cet artiste cloitré à sa baraque égarée entre forêt enchantée et côte escarpée. William, c’est l’artiste désenchanté suite au décès de sa femme - silhouette fantomatique qu’il croise à travers quelques rêveries.
Une bd sur le deuil.
Pas seulement.
Le surnaturel s'immisce à travers les fantasmagories de William. Si on croit à un rêve aux premières pages, on accepte bien rapidement la présence de ces créatures de l’écume ; sirènes. Leur beauté égale à leur monstruosité. De sublimes, elles ent à laiderons bardés de crocs, griffes et barbouillées de sang. Une belle représentation du mythe, sans fioriture Disney. Commence alors une histoire entre William et une sirène, amour à sens probablement unique, amour qu’on imagine orchestrée par le monstre. S’en suivent quelques péripéties, des planches offrant le spectacle d’un onirisme noir, où les filles de l’eau tentent de venir sur terre, d’envahir la demeure de l’artiste pour y retrouver leur camarade amourachée d’un humain.
Le dialogue se fait rare, on pourrait dire qu’il est précieux. Un dialecte maigre entre les différents personnages, ce qui permet de se focaliser sur les dessins. Et des dessins, parlons de leur superbe. Que ce soient les paysages, les corps, ou les expressions, Guillaume Saurel parvient à créer le réel tout en l’aspergeant d’irréel. Corps de femme, ou corps de monstre libidineux ? La réalité se t à la fantaisie, aux fantasmes du personnage, offrant ainsi une palette sublime de représentations corporelles.
Vérité des créatures marines ou fabulations ?
La réponse ne se trouve pas à la fin du récit.
C’est à l’imagination du lecteur, à ce qu’il souhaite croire.
J’y choisis l’écho à Edgar Allan Poe.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2018
Créée
le 11 mai 2018
Critique lue 215 fois
3 j'aime
Roman graphique ou bd, la différence devient de plus en plus complexe. Peut-on parler d’un roman graphique du fait que certaines planches ne contiennent qu’une unique case ? Pour moi, il sera...
Par
le 11 mai 2018
3 j'aime
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. La première édition date de 2018. Le récit a été entièrement réalisé par Guillaume Sorel, scénario, couleur directe. Il comprend...
Par
le 21 avr. 2019
2 j'aime
L'artiste s'enfonce dans le désespoir du deuil, inconsolable. Rien ne semble le tirer de son chagrin jusqu'à sa rencontre avec le surnaturel. Les animaux semblent flairer le danger...un conte...
Par
le 30 mars 2025
Genève. Un hôtel huppé où l'auteur himself y séjourne pour quelques vacances. Entre deux plaintes au sujet de son éditeur décédé l'année précédente, il y fait la rencontre de Scarlett, riche...
Par
le 13 mars 2020
17 j'aime
6
Nino dans la nuit, c’est le roman d’un duo, d’un couple, de deux personnages qui sont au centre, duquel gravitent d’autres. Nino Paradis. Un gosse de dix neuf ans. Des conneries jusqu’au ras du cou...
Par
le 28 févr. 2019
10 j'aime
1
Une BD avec pour thème de proue l’écologie ? Je e mon tour, je le laisse à d’autres. Voila un sujet que je ne souhaite pas croiser dans mes lectures. Pourtant, hier soir, alors que la librairie...
Par
le 16 mai 2018
9 j'aime