Il y a peu, le dessinateur Christian Ward s'illustrait dans la scène comics avec le splendide et anxiogène Aquaman andromeda. En le voyant parvenir à redéfinir les contours d'un héros phare de l'écurie DC aux côtés du scénariste Ram V, on ne pouvait qu'être curieux lors de l'annonce de son projet de comics autour de Batman, pour lequel il enfilait les casquettes de dessinateur et de scénariste. Batman City of Madness est là, et entre « lovecrafteries » et cabale gothamienne, les abîmes de la folie ne sont jamais loin...
"Ça fait longtemps que nous ne sommes plus des héros. Pourquoi devrions-nous sauver Gotham ? - Parce qu'on ne peut pas devenir meilleur si le monde s'éteint."
Alors que Batman chasse du criminel, une menace souterraine inattendue fait son apparition dans les tréfonds de Gotham, là où se terre l'un de ses plus grands ennemis : La cour des Hiboux. Pourtant, ce groupuscule n'est rien face à la véritable menace qui attend le justicier, tapie dans la Gotham d'en bas...
Batman City of Madness, c'est LA lettre d'amour de Ward à son album préféré des aventures de la chauve-souris de Gotham, à savoir Arkham Asylum, et cela se ressent très tôt. On y voit clairement cette volonté de continuer l'histoire du duo Morrisson/McKean comme celle de proposer une extension de l'histoire de la célèbre cour des Hiboux, antagoniste de référence de la saga. Mais si, sur le plan du dessin, l'ouvrage réussit amplement sa mission en nous offrant de somptueuses compositions colorées, sur celui du scénario, le comic pèche par moments, notamment dans sa conclusion éventée en un instant.
Batman : City Of Madness est la première création entièrement pilotée par Christian Ward et même si elle a quelques défauts, elle reste splendide et truffée de bonnes idées. On a désormais hâte d'une suite, ou de découvrir de nouvelles créations de Ward !