Goscinny est décédé il y a 40 ans cette année. Deux ionnantes expositions ont lieu à Paris actuellement sur l'auteur et son oeuvre. Parallèlement, les livres et revues sur le maître pullulent.
"Astérix et la Transitalique" lui foisonne. La nouvelle livraison abonde en références et clins d’œil. On sent la volonté métronomique de placer un gag goscinnien toutes les deux cases. Clins d’œil à la mythologie italienne de la gastronomie au sport, références à l'histoire et aux traditions, bons mots. A l'instar des jeux olympiques , les personnages et les nationalités fourmillent, avec le retour des Normands, Bretons, Grecs, Helvètes et autres Belges.
L'arrivée de peuples de l'est et du sud (sans tout dévoiler) a le goût de teasing pour de futurs albums et laisse au scénariste un potentiel d'exploitation intéressant.
Le 37ème album n'est pas un mauvais cru. Ferry et Conrad ont bien travaillé. Le procédé est rodé maintenant après un Picte raté et une histoire au village "Le Papyrus..." plutôt réussi. L'intrigue est rondement menée, l'action dense et rebondit à chaque fin de page comme au bon vieux temps.
Un vrai plaisir donc à retrouver nos gaulois heureusement pas dénaturés comme bon nombre d'autres reprises de personnages franco-belge et plus proche de l'esprit Goscinny que les albums où Uderzo travaillait seul. On pardonne donc le dessin parfois maladroit de Conrad.
De l'esprit parlons-en.. C'est peut-être ce qui manque le plus à cette histoire. L'esprit d'Astérix surtout, une certaine épaisseur psychologique et moins de mécanique. Même César a l'air d'un pantin alors que son rôle ici est excellent. Pas vraiment de place à l'amitié et aux sentiments. C'est certainement plus difficile à réaliser qu'on ne pense : ralentir le rythme tout en maintenant en permanence l'attention du lecteur.
Ce sera pour la prochaine étape. Les repreneurs sont doués et de vrais auteurs.
Bravo donc. A lire sans retenue..