Green Wake Volume 2: Lost Children de Kurtis Wiebe et Riley Rossmo, c’est un peu comme se perdre dans un rêve fiévreux dont on ne veut pas vraiment sortir. Ce deuxième tome pousse encore plus loin l’étrangeté du premier, entre polar brumeux, horreur psychologique et fable sur le deuil et la mémoire.
J’ai adoré la façon dont Wiebe développe l’univers sans tout expliquer, jouant sur l’ambiguïté et les silences. On suit une enquête qui devient vite introspective, presque poétique, sans jamais sacrifier la tension. C’est intelligent, déroutant et profondément humain.
Côté visuel, Rossmo livre une performance brute et organique. Son trait nerveux, ses couleurs sales, presque malsaines, donnent vie à une ville en décomposition, miroir des personnages qu’elle enferme. Ce n’est pas beau au sens classique, c’est mieux : c’est viscéral et inoubliable.
Pourquoi 9/10 ? Parce que Green Wake n’est pas là pour plaire à tout le monde. Il cherche à faire ressentir plus qu’à faire comprendre, et il y arrive brillamment. Une œuvre sombre, audacieuse, qui laisse une empreinte durable.
À lire si vous aimez les récits qui vous suivent après la dernière page.