Glory Owl, tome 2
7.7
Glory Owl, tome 2

BD franco-belge de GAD (2015)

Des Cases de Malversations Crasses

Le second numéro de Glory Owl continue sur la trouée percée lors du premier opus tout en enrichissant son univers avec l'arrivée de deux auteurs supplémentaires. Pas d'inquiétude pour les amateurs, le mauvais goût reste la règle du jeu et la scatologie, la zoophilie et la pédophilie continuent d'y avoir une place de choix entre l'absurde, la méchanceté franche et 


toutes sortes de perversions intellectuelles à l'humour irrévérencieux.



Religion, médecine, liens familiaux et frustrations, tout e à la moulinette et dégouline de mucus poisseux, mais l'on continue de se régaler sans limite de ces steaks hachés avariés.


On retrouve avec plaisir certains personnages récurrents, et notamment le Dr Pute, ce médecin sadique qui ne prend plaisir que face à ses patients les plus condamnés. On apprécie les détournements christiques, cette vision sexuée du buisson ardent de Moïse. On se régale des quelques strips hommage à Batman. Bref, si comme Gérard Baste, tu pètes quand tu craches, cours acheter ton paquet de couches parce que Glory Owl est 


un putain de laxatif intellectuel :



toujours pas de grand discours mais l'efficacité coup de poing de gags dérangeants, outranciers et dégueulasses. Toute l'inhumanité de nos vies abruties en quelques cases, la satire est crasse, violente, mais la réalité suinte derrière chaque situation et nos yeux s'ouvrent alors sur les effluves maronnasses de délitement de nos sociétés perverses où se perdre devient si facile.


Côté dessin, la cohérence légère de couleurs vives garde la ligne de l'ensemble. Je soulignerai simplement la présence de Mëgaboy, dont le trait rond et pointilleux se place un cran au-dessus sans pour autant dénoter. Encore une fois 


c'est le dénuement et la simplicité des strips qui en font l'impact :



une trace de pneu qui transpire par-delà le tissu et laisse une marque de reconnaissance entre amateurs.


Le plaisir est toujours aussi coupable : les auteurs nous invitent une fois de plus à renifler la bassesse excrémentielle dans les culottes impures du monde qui nous entoure, à respirer 


l'odieux remugle des perversions de nos inhumanités,



bref prennent un malin plaisir à nous délivrer là les malversations crasses auxquelles ils se livrent par dépit tandis que nous ne pouvons nous retenir d'y lécher le bout de nos doigts maculés et huileux une fois l'ouvrage remonté par l'œsophage et rendu sur le canapé. Puant. Décomposé.

6

Créée

le 21 mai 2018

Critique lue 285 fois

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