Avec ce revival des années 1980 qui n’en finit pas (cela fait combien de temps que cela dure ? Plus de 10 ans non ?), on peut penser légitiment que cette décennie est réhabilitée désormais. Mais quand on fait le bilan, il n’y a finalement pas grand-chose d’impérissable dans cette vague de formations copistes. Des tubes indéniables, quelques bons voire excellents albums mais pratiquement rien ne donne envie de défendre tout ça bec et ongles. Editors et Bloc Party, c’est bien gentil, mais il vaut mieux se tourner vers les originaux.
En fait, c’est peut-être le courant synthpop actuel qu’il vaut mieux explorer. Pas que tout est forcément génial dans ce fourre-tout (il parait qu’on appelle ça de la synthwave…), mais il y a au moins quelque chose qui n’existait pas dans les 80s : un côté atmosphérique et onirique sans doute pompé sur la chillwave (autre sous genre bordélique mais qui avait au moins le mérite d’apporter un peu d’innovation).
Si comme moi, vous avez toujours trouvé la synthpop des origines très rigide et stérile sauf chez certains groupes aux capacités mélodiques supérieures (qui a dit Depeche Mode ?), alors il faut écouter The Bones of What You Believe.
Programmation électroniques malignes, synthés tantôt lourds ou aériens, songwriting en béton armé (c’est simple, l’album est composé de ¾ de singles potentiels) et surtout, un disque qui résiste aux écoutes et au temps. Ce qui est rare de nos jours.
Le dernier point qui place cette sortie au-dessus de la mêlée, c’est la voix de Lauren Mayberry. Douce, enfantine et pourtant doté d’une force insoupçonnée. Un paradoxe délicieux qui fait de Chvrches un groupe à suivre et de The Bones Of What You Believe, un futur classique des années 2010.
Chronique consultable sur Forces Parallèles.